"L'épidémie en phase finale, mais pas encore terminée" (Yves Van Laethem)

"Nous sommes en phase finale de l'épidémie de Covid-19, mais elle n'est pas encore terminée", a rappelé mardi, à la veille de la rentrée scolaire, l'infectiologue et porte-parole interfédéral Covid-19 Yves Van Laethem, lors d'un point presse de l'Institut de santé publique Sciensano et du Centre de crise.

Au cours des dernières semaines, "nous avons observé une augmentation lente et continue des indicateurs épidémiologiques", explique Yves Van Laethem. "Depuis peu, nous constatons une stabilisation des nouvelles contaminations autour de 2.000 en moyenne par jour. Celles-ci sont les plus nombreuses chez les enfants et les jeunes adultes", précise l'infectiologue, qui met en garde contre un risque accru de contaminations sur les bancs de l'école.

A l'échelle du pays, le pourcentage de tests positifs atteint en moyenne 5,6%. Chez les enfants de moins de 10 ans, ce taux s'élève à 11,3%, et à 6% dans la tranche d'âge des 20-39 ans. 

Ces derniers jours, les nouvelles hospitalisations se sont également stabilisées à environ 60 en moyenne par jour. Au total, 674 personnes sont hospitalisées en raison d'une infection au Covid-19 (+3%), dont 200 aux soins intensifs (+16%). Une charge pour les hôpitaux qu'Yvan Van Laethem qualifie de "gérable", même s'il relève d'importantes disparités entre les régions.

"La Région bruxelloise concentre un quart des nouvelles hospitalisations et un tiers de l'ensemble des patients hospitalisés aux soins intensifs des suites du Covid-19", détaille Yves Van Laethem. Malgré le nombre élevé d'hôpitaux dans la capitale, "cela montre qu'il y a une quantité disproportionnée de patients Covid avec des formes sévères à Bruxelles. Une situation qui reflète le taux plus faible de vaccination dans la capitale". 

Alors que près de 90% des adultes sont complètement vaccinés en Flandre et 78% en Wallonie, seuls 61% des Bruxellois âgés de plus de 18 ans ont reçu deux injections de vaccin contre le coronavirus.

Les décès s'élèvent à environ 6 en moyenne par jour. "Ce chiffre reste relativement limité. Dans neuf cas sur dix, il s'agit de personnes âgées de plus de 75 ans, dont très peu proviennent de maisons de repos", poursuit Yves Van Laethem.

A la question de savoir comment évoluera l'épidémie dans les semaines à venir, l'infectiologue met en garde contre une augmentation des contaminations et des hospitalisations consécutives à la rentrée des classes. 

"Une nouvelle vague est possible en automne, mais dépendra de l'évolution de la vaccination et de nos comportements à tous", avance-t-il. 

"Les modèles épidémiologiques montrent que la remise en place des structures sociales au niveau des écoles et du travail devrait entraîner une augmentation des contaminations et des hospitalisations. Si nous augmentons nos contacts à risque de 50% en septembre par rapport à l'été, on pourrait constater une augmentation des hospitalisations qui atteindrait jusqu'à 400 admissions par jour. On pourrait alors avoir une augmentation des hospitalisations aux soins intensifs, qui pourrait atteindre ou dépasser 1.000 patients en octobre ou novembre. Si c'était le cas, ce serait une nouvelle vague, qui toucherait principalement les zones moins vaccinées comme Bruxelles", poursuit Yves Van Laethem .

Dans l'intervalle, les activités à l'extérieur, la ventilation des locaux et le port du masque, notamment, restent recommandés, tout comme la limitation des contacts sociaux.

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