Le centre de crise se prépare pour éviter une paralysie du pays

Le centre fédéral de crise se prépare au scénario d'une vague de contaminations telle qu'elle pourrait paralyser le pays. Dans le secteur hospitalier, un travail est également en cours, a expliqué le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, au cours des émissions politiques dominicales.

"Il faut espérer le meilleur, mais se préparer au pire", a souligné M. Vandenbroucke sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" (RTL-TVi).

Les autorités redoutent la contagiosité du variant Omicron du Covid-19. Si le virus se répand massivement, même s'il est moins virulent, il pourrait mener à un très grand nombre de personnes en isolement, qui ne seraient dès lors plus en mesure de travailler. Vendredi, le gouvernement a rencontré les fédérations d'employeurs pour évoquer le problème. De son côté, le centre de crise réalise un monitoring des secteurs et infrastructures critiques - soins, transport, sécurité, énergie, eau, alimentation, finances, etc. - afin d'assurer leur continuité. Des plans à court terme sont en préparation pour ce mois-ci et le début du mois prochain afin de disposer de "diverses formes de flexibilité d'urgence", d'après les explications du Premier ministre sur VTM.

Un cadre d'action est en cours d'élaboration dans les hôpitaux. Selon le ministre, il devrait être prêt dans les jours qui viennent. Il s'attachera aux transports entre les hôpitaux, à la coopération entre les hôpitaux et les maisons de repos, etc. La Défense a été appelée à la rescousse et la ministre, Ludivine Dedonder, a répondu favorablement. Sa contribution pourrait se révéler particulièrement importante en matière de personnel non médical.

Une circulaire a été envoyée vendredi dans les hôpitaux par le "comité hospital & transport surge capacity". Ce jour-là, 1.892 patients covid se trouvaient dans les hôpitaux et 464 dans les unités de soins intensifs alors que 187 lits en soins intensifs et 3.657 lits d'hospitalisations sont fermés par manque de personnel. On recensait 29 établissements avec un taux d'occupation de plus de 33% et 13 de 50% et plus. La vague omicron entraînera une pression supplémentaire sur des structures déjà mises à l'épreuve. Vu l'imprévisibilité actuelle de l'évolution de la situation sanitaire, trois scénarios ("best case", "medium cas e" et "worse case") sont envisagés. Ils reposent sur une pression allant de 600 à plus de 1.200 nouvelles hospitalisations par jour , et une occupation covid des lits allant de 4.500 à plus de 9.000 patients.

"Une grande vigilance et un suivi de la capacité hospitalière globale disponible resteront donc plus que nécessaires dans les jours/semaines à venir", avertit le comité.

Diverses directives sont d'application pour la répartition des malades entre hôpitaux. De préférence, les nouveaux patients covid seront ainsi orientés vers les établissements au taux d'occupation inférieur à 25%.

Aux yeux du ministre et des scientifiques qui conseillent les autorités, la priorité est le ralentissement de la propagation du virus. "Il y a cette idée aujourd'hui que l'on peut laisser aller. Au contraire, il faut être vigilant et ralentir la vague au maximum", a déclaré le ministre. "Sinon, cela risque d'être très difficile voire impossible à gérer."

"D'ici à mars, une grande partie de la population aura été en contact avec le virus, mais nous espérons que cela n'aura pas lieu en deux ou trois semaines", a souligné pour sa part l'infectiologue et présidente du Gems, le groupe d'experts qui conseillent les gouvernements, Erika Vlieghe.

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