Une cinquantaine de scientifiques francophones et néerlandophones ont mis en garde lundi les députés de la Chambre face à l'audition d'experts auto-proclamés. Ils proposent que ce statut d'expert soit validé par deux instances reconnues.

La commission de la Santé a commencé la semaine passée une série d'auditions sur le thème de la vaccination obligatoire. Mercredi, elle a entendu un vétérinaire controversé, Geert Vanden Bossche. Ses propos ont suscité l'interrogation de nombreux députés: l'homme plaide pour une immunité collective naturelle face au coronavirus que le vaccin empêcherait de mettre sous pression. L'homme a été invité &agra ve; la demande du Vlaams Belang, qui a appelé dimanche à relâcher les mesures sanitaires et dont une députée a créé le scandale mardi en comparant le passe sanitaire à l'étoile jaune des Juifs durant la IIe Guerre mondiale.

Selon les signataires de la lettre, M. Vanden Bossche n'est pas un expert scientifique reconnu par ses pairs. Son curriculum vitae n'indique aucune contribution scientifique significative ou évaluable en matière de médecine humaine, vaccins, immunologie, virologie ou santé publique. À leurs yeux, ses thèses sont parsemées de "contre-vérités", diffusées exclusivement sur les réseaux sociaux et ne bénéficiant pas d'une relecture par des pairs. 

"Le statut d'expert scientifique ne peut pas être acquis par simple autoproclamation", ont-ils souligné. 

Ces scientifiques demandent donc que la commission clarifie en quelle qualité toute personne auditionnée remet un avis ou une opinion. Le statut d'expert devrait être systématiquement validé par au moins deux des six instances qu'ils proposent: les fonds francophone ou néerlandophone de recherche scientifique (FNRS et FWO), les académies royales de médecine (ARMB et KAGB) ou des sciences (ARS et KVAB) de Belgique.