Poliomyélite : le Vlaams Belang demande un meilleur suivi vaccinal des réfugiés en Belgique

La députée fédérale Katleen Bury (Vlaams Belang) a interpellé le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) à la Chambre concernant la résurgence du poliovirus en Europe et le risque pour la Belgique, notamment en raison des flux migratoires en provenance de zones à risque comme Gaza. Elle demande un meilleur suivi vaccinal des réfugiés.

« Le poliovirus représente une menace sérieuse pour la santé publique, et nous devons nous assurer qu’il ne refasse pas son apparition en Belgique », a déclaré Katleen Bury. Si la poliomyélite est considérée comme éradiquée dans le pays depuis les années 1960, le virus a récemment été détecté dans les eaux usées de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne et la Finlande. Une récente épidémie a également été signalée à Gaza, où de nombreux enfants ont reçu un vaccin oral contre la polio. Toutefois, ce vaccin n’offre pas une protection complète contre toutes les variantes du virus et pourrait même contribuer à sa propagation, selon la députée.

Mme Bury exprime en particulier son inquiétude quant aux réfugiés venant de ces zones à risque, en particulier ceux ayant reçu le vaccin oral. « Il est préoccupant que ces nouveaux arrivants aient bénéficié d’un vaccin offrant une protection insuffisante. Nous devons faire tout notre possible pour garantir qu’ils reçoivent une vaccination complète », a-t-elle souligné.

Un schéma vaccinal en quatre doses

La députée reconnaît que 97 % des nouveaux arrivants acceptent la vaccination proposée, mais insiste sur la nécessité de compléter les quatre doses requises. « C’est une bonne nouvelle que tant de personnes acceptent le vaccin, mais le problème réside dans leur mobilité. Il faut s’assurer qu’ils puissent achever leur schéma vaccinal afin de se protéger eux-mêmes et de protéger la population contre la polio », a-t-elle affirmé.

Elle plaide pour une meilleure coordination entre les autorités fédérales et régionales afin d’éviter toute faille dans le suivi vaccinal. « Nous ne pouvons pas prendre de risques. Il est essentiel d’assurer une vaccination complète et efficace de tous les réfugiés pour éviter une réintroduction du poliovirus en Belgique », a conclu Mme Bury.

Un risque jugé faible par l’OMS

En réponse, Frank Vandenbroucke a rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue chaque année le risque d’épidémie pour chaque pays. Selon la dernière évaluation de septembre 2024, le risque de flambée en Belgique est considéré comme faible. « La couverture vaccinale pour la troisième dose est supérieure à 95 % depuis des décennies dans notre pays, ce qui réduit fortement la probabilité de paralysie due à la polio dans la population générale », a expliqué le ministre. Toutefois, les experts du Risk Assessment Group estiment qu’un risque modéré de transmission asymptomatique du virus subsiste.

Concernant la vaccination de rattrapage, le ministre a précisé que les adultes provenant de pays où le poliovirus est endémique ou confrontés à une épidémie sont éligibles à une vaccination à leur arrivée en Belgique. « La première dose est administrée lors de l’enregistrement auprès du service médical de Fedasil et elle est bien acceptée, avec un taux d’adhésion de 97 % ou plus chez les nouveaux arrivants », a-t-il précisé.

Toutefois, le ministre a reconnu que près d’un millier d’hommes isolés sans place en centre d’accueil n’ont pas accès à un suivi médical adéquat. « Deux initiatives ont été mises en place pour remédier à cette situation : un point médical pour les réfugiés et une équipe mobile, appelée Cover, qui collabore avec la Croix-Rouge afin d’organiser les campagnes de vaccination et de prévention », a-t-il détaillé.

Un des défis reste la mobilité des personnes concernées, rendant le suivi vaccinal difficile. Actuellement, les registres de vaccination des différentes régions ne sont pas interconnectés. « Des discussions sont en cours pour mettre en place un échange de données, mais cela nécessite un accord de coopération. Une task force sous la direction du SPF Santé publique examine les solutions possibles pour combler ces lacunes », a conclu le ministre.

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