Les soins de santé belges sont encore trop centrés sur les hommes et doivent être mieux adaptés aux femmes, affirme le gynécologue et professeur Wilfried Gyselaers, de la Faculté de médecine et des sciences de la vie de l'Université de Hasselt, dans la revue "Geneeskunde en Gezondheidszorg". "Le fait qu'une même maladie se développe et se manifeste de manière complètement différente chez les femmes que chez les hommes est une certitude scientifique qui n'a pas encore complètement pénétré le monde médical", explique Wilfried Gyselaers.

Le professeur cite l'exemple des crises cardiaques. "Une femme peut avoir une crise cardiaque sans s'en apercevoir, alors que les hommes ressentent généralement de fortes douleurs thoraciques. A Anvers, il existe une clinique, spécialisée dans les problèmes cardiologiques, dédiée spécifiquement aux femmes, mais elle est unique en Belgique", explique-t-il. "La médecine moderne tient très peu compte de la nécessité d'une approche différenciée de la prévention, du diagnostic et du traitement des maladies pour les hommes et les femmes", ajoute-t-il.

A l'échelle mondiale, il reste aussi du pain sur la planche en la matière mais certains pays travaillent déjà sur une prévention plus ciblée, pointe le gynécologue. "Au Canada, par exemple, ils sont beaucoup plus avancés. En Angleterre et aux Pays-Bas,  (...) des projets pilotes sont mis en place par lesquels des systèmes de suivi sont développés, spécifiquement pour des problèmes qui touchent principalement les femmes. Le temps est venu pour faire de même en Belgique."