Une étude suisse remet en question une des causes possibles de la maladie de Parkinson. Une protéine soupçonnée de former des fibrilles tueuses de neurones ne serait pas forcément en cause, selon ces chercheurs.
Décrite il y a 200 ans par le médecin britannique James Parkinson, cette maladie neurodégénérative qui touche six millions de personnes dans le monde n'a toujours pas trouvé d'explication claire quant à ses causes, a indiqué vendredi l'Université de Bâle dans un communiqué.
On pensait jusqu'ici qu'un des éléments déclencheurs pouvait résider dans les protéines alpha-synucléines, qui forment parfois des agrégats fibreux toxiques se déposant sur les neurones. C'est le cas notamment chez certains patients souffrant d'une forme héréditaire de la maladie et dont le gène codant pour cette protéine est défectueux.
L'équipe de Henning Stahlberg, du Biozentrum de l'Université de Bâle, avec des collègues du Roche Innovation Centre et de l'EPFZ, a voulu en avoir le cœur net. Elle est parvenue à générer in vitro une telle fibrille et à la visualiser à l'échelle atomique par cryo-microscopie électronique.
Son constat: «Notre structure tridimensionnelle montre une fibrille qu'il est impossible de produire avec une protéine mutée de cette manière», indique le Pr Stahlberg, cité dans le communiqué. Les mutations génétiques en question sont plutôt de nature à empêcher la formation d'une telle structure fibreuse, selon les chercheurs.
En résumé, selon ces travaux publiés dans la revue eLife, le gène défectueux devrait protéger de la maladie, ce que pourtant il ne fait pas. Il se pourrait donc qu'une autre forme de fibrille ou une autre forme de la protéine soit en cause chez ces patients.
Les scientifiques entendent maintenant examiner si d'autres types d'agrégats se forment et élucider la fonction exacte de l'alpha-synucléine. Il s'agira également de déterminer de quoi meurent les neurones, selon leurs conclusions.