Après le faux départ des élections fin de la semaine dernière dû à l’énorme cafouillage électronique, les compteurs vont être remis à zéro et les votes pourront reprendre mercredi pour se clôturer le 2 juillet à minuit.
«Notre application a rencontré un problème», concède l’administrateur général de l’Inami. «Enfin, plutôt la plateforme sur laquelle tourne cette application, car l’application en elle-même avait été suffisamment testée au préalable.»
Ce faux départ va-t-il aussi avoir des conséquences juridiques? Pour l’instant, c’est encore difficile à dire: «Nous essayons que tout se passe de la manière la plus correcte et la plus conforme aux textes de loi. Ceux-ci stipulent que l’on a 20 jours pour voter à compter de la date d’envoi du token.» Une adaptation de la réglementation (arrêté ministériel du 28 février 2018) a été nécessaire pour fixer une date de re-(démarrage) des élections. La Ministre a entretemps signé cet arrêté qui sera publié sous peu au Moniteur belge.
En outre, les électeurs qui n’ont pas pu faire valoir leur voix la semaine dernière devront recommencer la manœuvre. Cela signifie que les médecins dont le vote a déjà été enregistré - malgré le problème technique - doivent aussi revoter. Leur vote d’origine ne sera en effet pas retenu. D’après l'INAMI, il semble que 437 médecins avaient déjà voté. Les médecins qui se sont connectés le jeudi 07.06 ou vendredi 08.06 et ne possèdent plus leur jeton de vote, peuvent, moyennant des conditions strictes, demander un jeton de vote de remplacement. La procédure est décrite sur le site web,de l'INAMI, page « Elections médicales 2018 » . Elle sera disponible peu après 19h.
Mais les autorités se rendent-elles compte que de telles nouvelles modalités électroniques doivent être suffisamment testées avant de les mettre dans les mains des médecins? «On ne peut pas comparer des pommes et des poires», répond Jo De Cock. «L’application en question a déjà été utilisée à diverses reprises sans problème. Cela n’est pas lié non plus à e-Health ou à Frank Robben (qui a connu également de gros problèmes ce mardi). Les problèmes se situaient au niveau du transfert vers la plateforme. Ce qui n’empêche que nous avons encore évalué récemment le ‘releasmanagement’, le lancement d’application sur le marché. On ne peut lancer quelque-chose que s’il a d’abord été testé par suffisamment d’utilisateurs. Par le passé, ce n’était pas toujours le cas.»
Quel effet sur le taux de participation?
A première vue, les syndicats craignent surtout l’effet que cet incident de parcours pourrait avoir sur le taux de participation. Une faible participation donnerait moins de poids aux syndicats. Mais De Cock ne veut pas aller dans ce sens. Au contraire, pour lui, «cet incident aura justement peut-être comme effet d’entraîner une plus grande participation!»
Marc Moens, le président de l’ABSyM, ne trouvait pas tout ceci comique, loin de là. Toutefois, il se rend compte que Jo De Cock n’y est pour rien, même si… c’est sur lui que repose la responsabilité finale.
En effet, le Dr Moens s’inquiète des conséquences de tout ce cafouillage sur le taux de réponse. Lors des élections précédentes, le taux de participation n’était que de 37,5%. Cette année, le syndicat visait au moins 42,61%...
Or, voter est capital pour la légitimité des syndicats: «Nos interlocuteurs nous ont quand même dit à quelques reprises au cours des quatre dernières années – surtout lors de discussions plus chaudes – que les syndicats, nous ne représentions que 37% des médecins)», ajoute Jacques de Toeuf, vice-président de l’ABSyM.
Le GBO (Cartel) espère également que les quelques centaines de votants de la première heure accepteront de réitérer l’opération. «Sans quoi, cela pourrait être dommageable pour les syndicats, quand on sait que parfois des sièges se jouent à quelques dizaines de suffrages près...», commente son président, Paul De Munck.
Que cela serve de leçon!
Le GBO ne veut pas tirer sur l’ambulance. Il trouve évidemment ce faux départ regrettable, mais propose d’en tirer les leçons. «J’espère que l’incident amènera les autorités à davantage admettre qu’en informatique, tout ne fonctionne pas tout de suite. C’est pour ça que nous demandons depuis toujours d’être à l’écoute des témoignages du terrain sur les dysfonctionnements des applications d’e-santé et de ne pas obliger les médecins à employer une nouveauté qui ne serait pas encore pleinement opérationnelle», indique le Dr De Munck.
Lire aussi :
Bugs du vote électronique : l'INAMI décide de suspendre le vote jusque lundi.
> Le helpdesk INAMI est disponible
Les médecins qui souhaitent poser des questions techniques ou qui rencontrent des difficultés pour voter peuvent contacter le helpdesk de l’INAMI : +32(0)2 739 74 74 ou helpdesk@inami.fgov.be.
Derniers commentaires
Charles KARIGER
11 juin 2018Mais non, rien n'est grave, il n'y a pas mort d'homme,... Nos Zautorités savent ce qu'elles font, ne craigniez rien... Mais surtout, gardez pleine confiance dans les capacités informatiques inamiennes et ministérielles, et dites-vous que tous ces plantages, ratages, retards, erreurs, impréparations, bugs et autres contorsions vous sont très bénéfiques. Tout cela survient dans votre intérêt et, soyez-en certains, ces Zexperts ne le font que pour améliorer votre sort, votre quotidien.
Hosanna! Hosanna! Gloire à eux au plus haut des cieux!