Déclaration de politique wallonne : zoom sur ce qui touche les généralistes

Au jeu de la comparaison entre déclaration de politique et concrétisations, on trouve souvent plus de 7 erreurs. L’avenir nous dira si et comment l’exécutif arc-en-ciel pressenti pour gouverner la Wallonie implémentera ses intentions de départ. Voici celles qui touchent plus particulièrement les MG, à tenir à l’œil.

Les défenseurs d’une première ligne forte comme socle du système de santé seront heureux de lire que la coalition PS-Ecolo-MR prône un renforcement de cette ligne. Les outils : le développement des pratiques multidisciplinaires dans les communes et l’installation, en priorité en zones sous-denses, de MG et d’ASI (le petit nom wallon des maisons médicales, pas forcément au forfait d’ailleurs). Pour aiguillonner cet ancrage, une « évaluation du nouveau (sic) dispositif Impulseo », et au besoin, son adaptation. Process déjà annoncé, soit dit en passant, par le cdH Maxime Prévot intronisé ministre régional de la Santé en 2014. 

Le futur gouvernement semble avoir perçu les limites d’une recette souvent brandie quand il s’agit de contrer la raréfaction des MG wallons : la délégation d’actes. Encore faut-il qu’il y ait, à proximité, assez d’autres professionnels à qui passer le relais. Ici, les infirmiers sont eux aussi cités comme bénéficiaires des dispositifs d’attractivité à l’installation. L’arc-en-ciel, fort de la compétence d’organisation de la première ligne héritée (depuis un moment…) du fédéral, promet de « redéfinir le partage de tâches » entre ses acteurs. Voilà qui va donner l’occasion à la jeune PPLW, la Plateforme wallonne de première ligne, de montrer - ou pas - sa capacité, après débat interne, à faire parler toutes ces professions d’une seule voix. 

On lit également dans la déclaration de politique le souci d’une Wallonie équitablement saupoudrée en offre de soins de première ligne. Maxime Prévot s’était parfois aventuré à s’interroger publiquement sur la pertinence d’une régulation géographique à l’installation – sans enthousiasmer (euphémisme…) les indépendants qui peuplent les sphères (para)médicales. A ce stade, il est question de « zones de soins de première ligne », de cohérence avec l’hôpital (et ses futurs réseaux) et d’une définition qui se fera « avec les acteurs de santé ». Pour la petite histoire, les « cercles », entités qui semblent avoir disparu des radars du gouvernement fédéral sortant, sont mentionnés dans le document.

Bel acquis, enfin, s’il se concrétise : la création, avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, d’une « commission francophone de planification des sous-quotas ». La fixation des quotas est, pour mémoire, du ressort du Fédéral, mais la répartition en sous-quotas entre les diverses spécialisations relève des Communautés depuis 2014. Voilà qui suppose un dialogue entre MG et spécialistes touchant, ici aussi, à la clarification des rôles respectifs.  

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