Les médecins n'ont pas le droit de refuser des patients bénéficiant de l'intervention majorée, a rappelé le ministre Vandenbroucke à la Chambre. Ceux qui s'y risqueraient seraient, selon lui, « une honte pour la profession ». Jusqu’à quand allons-nous tolérer de telles déclarations ?
La réaction du ministre Vandenbroucke illustre une stratégie plus large : recourir à la stigmatisation, à la suspicion et à la polarisation en guise de politique. Quel type de ministre de la Santé ce pays souhaite-t-il réellement ? Et combien de temps encore allons-nous nous taire pendant qu’une profession entière est publiquement discréditée ?
Soyons clairs :
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Aucun médecin ne refuse un patient par plaisir. Si un soin a été refusé, cela mérite une enquête, un dialogue, et, si nécessaire, une sanction ou une rectification. Mais publier un message insinuant que les médecins, en général, seraient des profiteurs refusant des soins pour préserver leurs suppléments ? Ce n’est pas un constat objectif, c’est de l’agitation.
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Le secteur des soins est à bout de souffle. Non pas à cause des médecins, mais en raison d’un sous-financement chronique, d’une charge administrative croissante, de structures lourdes et de politiques publiques qui multiplient les obligations sans fournir les moyens ou la marge nécessaires pour les respecter. Diriger un cabinet médical aujourd’hui, c’est bien souvent le faire à son propre détriment — financier, mental et physique.
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Ce dont nous avons besoin, c’est d’un ministre qui rassemble, pas qui divise. Quelqu’un qui reconnaît la complexité, et qui cherche des solutions avec les médecins. Pas un homme qui tente de se construire une base électorale en présentant les soignants comme des obstacles. Les effets de cette culture de l’hostilité se feront ressentir pendant des années.
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La confiance entre l’État et les prestataires de soins est au plus bas. Non pas à cause de ce qui se passe sur le terrain, mais à cause des mots prononcés par ce ministre. Les dégâts qu’il inflige — à la motivation, à la confiance, à la collaboration — sont bien réels. Il sème la division là où l’unité est indispensable.
Je suis las de voir les médecins constamment pris pour cibles par le populisme. Comme si nous n’étions pas, chaque jour, au rendez-vous — aussi pour les patients vulnérables, aussi sous pression, même lorsque cela ne rapporte rien.
La véritable question est la suivante : ce pays a-t-il encore besoin d’un ministre de la Santé qui adopte une posture aussi hostile envers celles et ceux qui tiennent les soins debout jour après jour ?
L’histoire jugera. Mais je veux, dès aujourd’hui, avoir dit les choses.
Lire aussi: Les médecins qui refusent des patients BIM : "une honte pour la profession" (Vandenbroucke)
Derniers commentaires
Fabrice Goossens
19 mai 2025Madame Hubert ,
Il y a plus que 100 médecins qui ont signé.
Pour le moment nous récoltons près de 1500 signatures
Regardez le site
https://www.mesopinions.com/petition/politique/demission-franck-vandenbroucke/242488
Ensemble nous serons plus fort.
Jean Paul Daxhelet
19 mai 2025Merci pour votre opinion que je rejoins.
Nous ne pouvons accepter plus longtemps ce que vous dénoncez !
Il est plus que temps que nous passions à l'action même si cela nous rend compliquée la continuité des soins.
J. Daxhelet
Anne-Frédérique HUBERT
19 mai 2025c'est pour cela qu'une pétition circule pour demander sa démission : 100 médecins l'ont signée sur le nombre total de médecins belges :) --> risible malheureusement
Stéphane RONNEAU
19 mai 2025Des propos, on ne peut plus exact !
Alain Pierson
19 mai 2025Il est vrai que les volontés politiques destructives ne se limitent pas à la Santé, prenons également en exemple L' Éducation, L' Emploi, Le Social, la Justice, en fait tout ce qui peut détruire l' humain et ce pour des intérêts personnels .
N' oubliez pas, ils ne sont pas accountable . Ils et elles s' en lavent les mains....