Dans les prochaines semaines, un nouveau ministre de la santé (sauf si Franck Vandenbroucke est reconduit) sera amené à prendre des décisions importantes pour l’avenir des soins de santé. En attendant, l’heure est au bilan de ce second mandat du ministre Vooruit. Paul De Munck, président du GBO, dresse un état des lieux sans concession.
Il commence par les mesures positives pour le secteur, notamment la question du Numerus clausus : « On peut mettre à son actif l’accord historique sur les quotas des nombres Inami qu’il a obtenu avec la ministre francophone Valérie Glatigny. Ce n’était pas évident à mettre en place vis-à-vis de son électorat flamand. »
Gestion du budget
Au niveau du budget des soins de santé, son action est aussi à saluer : « La situation ne s’est pas aggravée. Il a défendu le fait que l’on ne coupe pas plus dans les budgets et que l’on ne fasse pas d’économies supplémentaires sous cette législature. »
Pour les médecins généralistes, le ministre a aussi pris des initiatives personnelles comme le New Deal. « On peut aimer ou pas, mais c’est l’histoire qui dira si c’était une bonne idée ou non. Il a le mérite d’avoir proposé une formule intermédiaire entre le forfait pur et l’acte pur. Son intervention pour le soutien à la pratique de 16,5 millions était aussi importante, tout comme son initiative de soutenir les médecins généralistes en formation pour favoriser leur tâche en zone de pénurie (2,26 millions). Enfin, il a aussi validé le doublement de l’honoraire de disponibilité pour les gardes. »
À noter que Franck Vandenbroucke a aussi accepté la continuation d’un meilleur financement du DMG pour les patients chroniques (la tranche d’âge a été élargie).
Paul De Munck revient sur deux autres points : « Il a voulu une meilleure collaboration entre le psychologue de première ligne et le généraliste en dégageant 25 millions. Enfin, il a accepté (trop tard toutefois) la restauration du groupe de travail "garde" Inami au niveau de la Médicomut. »
Le manque de concertation
Parmi les principaux points négatifs, le patron du GBO souligne le manque de concertation : « On s’est plaint pendant toute la législature d’un manque manifeste de concertation, et en particulier, au niveau de la médecine générale francophone. On aurait voulu le rencontrer plus souvent. Par ailleurs, au niveau des membres de son cabinet, le manque de conseiller francophone a été un vrai problème pour un ministre fédéral. »
Évidemment, le principal échec de Vandenbroucke est la question de la garde : « Au niveau des coopérations fonctionnelles, il n’est pas normal que le ministre n’ait pas cédé sur les revendications des généralistes francophones. Un blocage s’est produit à propos de l’heure à laquelle commence la garde avec la présence d’un médecin généraliste à partir de 18 h. Évidemment, depuis, dans ce dossier, il y a eu l’annulation par le Conseil d’État demandée par l’Absym. »
Les gardes en question
Pour l’avenir, la question de la garde est d’une urgence absolue : « Ce dossier peut avancer très vite, mais il faut une volonté du ministre. Le tissu géographique, avec la densité de population, est vraiment différent en Wallonie par rapport à la Flandre. S’il est reconduit comme ministre de la santé, il doit en tenir compte et régler une fois pour toutes cette question de la garde. »
Derniers commentaires
Charles KARIGER
13 juin 2024One size fit all !
Ce qui convient à Gand DOIT convenir à Marbehan (1˙100 habitants sur 7˙000 hectares), été comme hiver. Point final. Pas besoin de concertation, etc.
La néo-médecine sera industrialisée, uniformisée et caporalisée ou ne sera pas.
Alain Pierson
13 juin 2024Si vous avez accès au CV , et donc ses historiques, de Monsieur Vandenbroucke, je suis certain qu'il y a d'énormes risques en matière de santé pour tous !
Il est encore parvenu à créer un cabinet de centralisation dirigeant qui doit être vu et compris comme une structure visant à empêcher aux gens de se soigner dans des conditions humaines .