Exclusif : Yves Coppieters, le nouveau ministre de la Santé, a choisi Le Spécialiste et Medi-Sphère pour sa première interview destinée aux médecins. Lors de cet entretien, il a dévoilé ses priorités, notamment la concertation avec les généralistes , la diminution de la charge administrative, l’amélioration de l’offre ambulatoire au niveau hospitalier, la prévention, ... Découvrez ses priorités.
Dimanche, Les Engagés ont dévoilé leur casting ministériel pour la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le Pr Yves Coppieters est devenu le nouveau ministre de la Santé, de l'Environnement, de l'Action sociale, de l'Économie sociale, du Handicap, de la Lutte contre la pauvreté, de l'Égalité des chances, du Droit des femmes et des Familles. Yves Coppieters, revenu au devant de l’actualité en 2020 pendant la pandémie du COVID-19, est par ailleurs médecin et professeur à l'École de santé publique de l'ULB. Il est prêt à se retrousser les manches : « Je vais travailler sur les matières de santé sans relâche et j’entends constituer une équipe transversale et compétente autour de moi. » Il a déjà annoncé vouloir augmenter petit à petit le budget de la prévention.
Pour cette première rencontre exclusive avec Médi-Sphère et Le Spécialiste, il retient quelques dossiers majeurs :
Concertation avec les généralistes : « Je veux reprendre une véritable concertation avec les médecins généralistes. Pour moi, toute la problématique de l’installation des médecins généralistes, de la motivation à l’installation et du rôle de prévention est essentielle. Il est donc important de s’investir dans un processus de concertation et d’échanges dès septembre prochain afin d’aboutir à des propositions très concrètes pour le terrain. Je veux vraiment pouvoir travailler avec la SSMG, l’Absym, le GBO et les autres interlocuteurs de terrain. »
La question de la garde : « Il s’agit d’une problématique capitale qui demande une concertation. En tant que ministre régional, je vais défendre l’importance de la mise en place d’une garde qui tient compte des spécificités des généralistes de notre région. Je défendrai ce dossier au niveau régional, mais aussi au niveau fédéral. Nous devons stimuler la collaboration entre les niveaux de pouvoir. J’entends prendre des initiatives pour que les dossiers avancent et ne restent pas bloqués à un niveau de pouvoir. Le fait d’avoir des coalitions "miroir" doit nous permettre d’être efficaces et de nous parler pour améliorer la qualité des soins et le travail des soignants aux différents niveaux de pouvoir. Nous ferons des propositions au niveau fédéral pour faire bouger les lignes et améliorer la cohérence. »
Diminution de la charge administrative de la première ligne : « La priorité des professionnels de soins doit être le soin. Nous devons trouver des solutions pour diminuer la charge administrative tout en améliorant la communication entre les différents niveaux de soins. »
L’avenir du projet Proxisanté : « L’idée n’est pas de tout rejeter. Nous devons faire des propositions et trouver des stratégies innovantes qui pourront être défendues politiquement. »
Hôpitaux : « En fonction des compétences wallonnes et de la FWB, nous travaillerons avec les hôpitaux et les acteurs de la première ligne pour renforcer les synergies pour le bien de la santé des francophones. J’entends aussi travailler à l’amélioration de l’offre ambulatoire qu’il faudra renforcer. »
Maison de repos : « Nous allons travailler sur la possibilité d’augmenter l’accès aux places en maison de repos. Nous proposerons aussi des scénarios alternatifs entre la perte d’autonomie et l’autonomie complète pour rencontrer les différentes demandes du public. Par ailleurs, il faut mettre en place une autonomisation de la personne âgée et une valorisation de la prise en charge de la perte d’autonomie par les professionnels. »
La prévention au centre des politiques : « L’amélioration du taux de vaccination pour les plus jeunes sera une priorité tout comme l’accès (et l’adhésion) aux programmes de dépistage des cancers pour les adultes : les femmes comme les hommes. »
Santé mentale : « Nous travaillerons à des propositions adéquates pour les jeunes et pour les adultes. Nous serons attentifs à la prévention du risque de suicide notamment. »
PFAS : « Il s’agit évidemment d’un dossier urgent. Je rencontre les différents acteurs pour faire le point et notamment, dès ce jeudi, les administrations wallonnes environnementales qui ont suivi ces dossiers. Je n’oublie pas le Comité d’experts indépendants nommé par la ministre précédente, Mme Tellier. D’ici une dizaine de jours, je serai en possession de tous les éléments pour réexpliquer la situation et voir où l’on en est dans le biomonitoring. Je pourrai voir s’il est opportun ou non d’élargir le biomonitoring à d’autres communes. Je suis évidemment, à ce stade, encore en phase exploratoire dans ce dossier. »
Derniers commentaires
Philippe VAN VLAENDEREN
19 juillet 2024Monsieur Le Ministre, cher Confrère, vous avez la chance d'avoir en charge la santé ET la pauvreté. Vous avez pour ambition de faire passer la prévention comme priorité. Puis je donc, en début de votre mandat souligner le fait que la première cause de comorbidité, c'est la pauvreté. Et donc que la lutte contre la pauvreté est une priorité en matière de prévention médicale. Or pendant mes 50 ans de pratique médicale, je n'ai vu qu'une augmentation exponentielle des dépenses en matière de traitement médical et quasi rien pour offrir de la prévention aux milieux pauvres. J'espère que vous pourrez imprimer un tournant à cette pratique.
Jean-François CHEVALIER
18 juillet 2024Bla-bla-bla….. du pipeau!!! Ça fait longtemps qu’il ne sait pas l’enfer de la médecine générale… du bla-bla de politiciens, pas d’un soignant.. je ne rêve que d’une chose : fuir de cette enfer!!!!!
Philippe DEGEEST
18 juillet 2024Et pour la revalorisation des spécialités à petit revenue (psychiatre, pédiatre ?)
Fabienne Dantine
18 juillet 2024Super, je m’en réjouis, mais quand allons nous également diminuer la charge administrative dans les hôpitaux (DIRHM), quand allons nous avoir un programme informatique unique qui permet une transversalité, ainsi qu’un enseignement infirmier ou médical sans ambiguïté..
Svp, n’oubliez pas les hôpitaux.