La médecine générale est actuellement confrontée à un problème d’image et, si l’attrait de la profession n’augmente pas très rapidement, la pénurie menace ! Une estimation de l’Union Européenne révèle que 13,5 % des besoins de santé risquent de ne pas être couverts si la situation n’évolue pas.
Le nombre de jeunes qui s’orientent vers la médecine générale – ou, plus largement, vers une carrière dans les soins de première ligne – est en recul dans nombre de pays d’Europe, et bien des régions rurales sont déjà confrontées à un problème aigu. Il faut dire que la profession connaît un vieillissement rapide : dans plusieurs pays, plus de la moitié des médecins de famille en activité ont aujourd’hui cinquante ans ou plus !
Une équipe de recherche internationale comprenant notamment notre compatriote Bernard Lefloch, doctorant à l’ UAntwerpen, s’est attachée à interroger 183 médecins de famille actifs dans huit pays (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Finlande, France, Israël, Pologne et Slovénie) sur les facteurs qui jouaient un rôle important dans leur satisfaction professionnelle. Les chercheurs faisaient tous partie de l’European General Practice Research Network ; leurs travaux ont été coordonnés par Bernard Lefloch sous la direction des Prs Lieve Peremans et Hilde Bastiaens. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique BMC Family Practice.
“Mes collègues et moi-même nous sommes mis en quête des aspects positifs de la profession, des facteurs qui poussent les médecins de famille à exercer au jour le jour leur métier avec passion. Ils semblent largement identiques dans les différents pays étudiés”, résume Bernard Lefloch. “L’attrait de la médecine générale doit être amélioré. À en croire les estimations de l’Union Européenne, 13,5 % des besoins de santé risquent de ne pas être couverts si la situation n’évolue pas.”
Énergie positive
Les généralistes déclarent notamment trouver une source d’énergie dans l’exposition à des situations variées et dans les contacts avec un large éventail de patients. La liberté de choisir leur cadre professionnel et de l’organiser à leur guise est également un grand point positif ; ils doivent toutefois aussi avoir la possibilité de vivre dans un environnement disposant d’une offre de services adéquate pour leur famille. Une relation médecin-patient imprégnée de confiance mutuelle et de respect, enfin, apporte aux praticiens un regain d’assurance
L’étude révèle également que les médecins de famille ont besoin de la perspective de leurs collègues et de pouvoir échanger avec eux – en clair, ils souhaitent pouvoir travailler en groupe, conclut le chercheur. “Et c’est évidemment un défi dans les zones plus rurales, où les effectifs sont souvent assez clairsemés”.
Un rôle pour les universités et les pouvoirs publics
Bernard Lefloch est convaincu que les universités et les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour améliorer l’attrait de la profession. “La perception de la médecine générale au sein des formations médicales reste trop souvent négative. Les universités devraient insister davantage sur la dimension scientifique et la valeur ajoutée de la profession. Une formation spécifique en plusieurs années dispensée par des enseignants issus de la pratique de terrain, revêt également une grande importance.” Pour faciliter la collaboration, des cabinets de plus grande taille doublés de services de garde bien organisés pourraient représenter une piste de solution dans les régions rurales, commente-t-il encore. “L’Europe aussi doit prendre ses responsabilités et reconnaître la médecine générale comme une spécialité précieuse dans tous les pays. Ces dernières années, les médecins de famille qui choisissaient de s’installer en milieu rural ont souvent bénéficié d’un petit coup de pouce financier de la part des autorités… mais l’argent n’est pas tout.”
Lire aussi :
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Derniers commentaires
Charles KARIGER
12 septembre 2019Une spécialité précieuse...
Fort bien! Voyons au dictionnaire:
PRÉCIEUX, -EUSE, Adjectif
a) Dont la valeur marchande est très élevée. Métal* précieux.Pierre* précieuse.
b) D'une extrême utilité, d'une très grande importance.
Voici bien des années que la République populaire de Chine ne veut plus de "médecins aux pieds nus" (cf la qualité et la quantité de leurs recherches dans le domaine de l'immunothérapie anticancéreuse).
L'attractivité d'une profession dépend certes de son intérêt intellectuel, émotionnel ou sportif mais aussi de son intérêt financier et du statut qu'elle confère dans la société.
Aussi longtemps que la rémunération d'un bon médecin généraliste (rémunération totale mais aussi horaire) restera indécente, nombreux seront les praticiens qui continueront à déconseiller cette voie. Et ce n'est pas ainsi que l'on y attirera des "premiers de classe".
Aussi longtemps que régneront des obligations humiliantes ("Mais vous n'avez qu'à remplir ce papier", "Mais vous n'avez qu'à signer ce que l'infirmier a écrit, ce que le guichetier de la mutualité a écrit", "Mais vous n'avez qu'à aller sur Internet pour trouver le formulaire, le summaire,...", "Mais vous DEVEZ le remplir et l'envoyer...", etc), cette profession doit être déconseillée!
Et aussi longtemps que le "système" ne prévoit pas une retraite confortable, pas de raison de s'y décarcasser.
S'ils veulent cette chose "précieuse", qu'ils y mettent le prix!
Charles KARIGER
12 septembre 2019Une spécialité précieuse...
Fort bien! Voyons au dictionnaire:
PRÉCIEUX, -EUSE, Adjectif
a) Dont la valeur marchande est très élevée. Métal* précieux.Pierre* précieuse.
b) D'une extrême utilité, d'une très grande importance.
Voici bien des années que la République populaire de Chine ne veut plus de "médecins aux pieds nus" (cf la qualité et la quantité de leurs recherches dans le domaine de l'immunothérapie anticancéreuse). L'attra