L'ingestion de viande grillée, grillée et fumée, une source alimentaire prédominante d'hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérogènes, peut augmenter le risque de cancer du sein incident. Cependant, aucune étude n'avait examiné si l'apport de cette source d'HAP influence la survie une fois le diagnostic de cancer du sein posé. C’est chose faite.
Une étude s’intéressant à la question a été récemment publiée dans le très sérieux JNCI (Journal of the National Cancer Institute). Les habitudes alimentaires de 1.508 Américaines, atteintes d'un cancer du sein en 1996, ont été suivies pendant près de 18 ans par une équipe de chercheurs nord américains. En ligne de mire: la consommation spécifique de viande de boeuf, porc et agneau, grillée et cuite au barbecue. A l'issue de l'étude, 597 femmes sont décédées.
Chez environ 40% d'entre elles (237), le cancer du sein est la cause directe du décès. Les chercheurs ont mis en évidence qu'une consommation élevée de viande grillée et cuite au barbecue augmentait de 23% le risque pour ces femmes de mourir de leur cancer du sein, contre 17% de mourir d’une autre cause. Comparées aux femmes qui ont consommé peu de viande avant et après leur diagnostic, celles qui ont continué à en manger ont vu leur risque de mortalité augmenter de 31%.
On savait déjà que consommer de la viande cuite au barbecue augmentait le risque de développer certains cancers, dont celui du sein et le cancer colorectal. Voilà qu’on ne peut même pas relâcher sa vigilance une fois le cancer déclaré.