RéLIAN, pour «Réseau liégeois intégré pour une autonomie nouvelle», est le projet pilote soins intégrés aux malades chroniques qui s’est déployé sur la Cité ardente et Seraing. Animant déjà une ligne téléphonique pour patients et professionnels, il devrait à la rentrée encourager la révision de médication, honorée, impliquant MG et pharmacien.
RéLIAN cible les patients souffrant de diabète, d’une maladie cardio-vasculaire ou de BPCO, et parallèlement d’une affection psychique. Il se propose de les prendre en charge en mobilisant des intervenants des soins, de l’aide, du socio-culturel… au fil d’un parcours de soins réfléchi qui tendra à maintenir ou à restaurer leur autonomie, dans le respect de leurs objectifs de vie.
A l’automne 2018, il a lancé une ligne téléphonique – «le relais maladies chroniques», au 04 296 76 76. Il la cogère avec l’autre projet pilote actif en province de Liège, le Chronicopôle. D’abord réservée aux professionnels, elle s’est ouverte au grand public depuis janvier. Elle sert à cerner les besoins des appelants pour les orienter vers une ressource locale ad hoc.
Début septembre, si la palette de nouvelles actions que RéLIAN projette, déjà validée par l’Inami, reçoit l’ultime bénédiction du comité de l’assurance, l’équipe s’attèlera notamment à promouvoir la révision de médication. Soit un exercice concernant médecin traitant et pharmacien et visant à inspecter l’armoire à pharmacie du patient pour éliminer ou ajuster des traitements et minimiser les risques d’interactions. Les subsides attendus permettraient à RéLIAN de prévoir un honoraire pour cette prestation, à partager entre les deux professionnels impliqués. L’équipe a prévu de communiquer vers les intéressés dès qu’un feu vert des autorités viendra bétonner le scénario.
On retrouve dans le Consortium de RéLIAN, au niveau de la médecine générale, les cercles Ceges (Seraing et environs), Glamo (centre-ville) et SMG (Grivegnée), de même que l’Intergroupe liégeois des Maisons Médicales.
Le temps, denrée rare
A noter qu’en 2017, la SSMG et la SSPF, la Société scientifique des pharmaciens francophones, se sont penchées sur la gestion interdisciplinaire de la polymédication des sujets âgés. Leur enquête indiquait qu’à respectivement 79 et 51%, MG et pharmaciens estimaient important de faire attention aux interactions, et pointaient également du doigt le phénomène de «cascade médicamenteuse».
64% des pharmaciens participants déclaraient avoir, sur l’année, procédé à entre 1 et 5 analyses systématiques et critiques de la médication d’un de leurs clients, et 46,5% de MG disaient l’avoir fait plus de 10 fois. Dans chaque profession, un tiers de répondants jugeaient que l’opération prenait entre 20 et 30 minutes. Le frein très majoritairement cité, dans l’un et l’autre métier, était le manque de temps. Mais on relevait aussi, pour +/- 14% de participants, l’absence de rémunération pour cette prestation. Les ¾ des pharmaciens prenaient contact avec le prescripteur «quand nécessaire». Les médecins, eux, étaient quasi 40% à appeler le pharmacien «rarement», et un gros quart «jamais».