Pendant leurs 12 premiers mois d'incapacité de travail, les patients paient en moyenne de leur poche 1.454 euros pour des frais médicaux. Les Mutualités Libres plaident en faveur d'une meilleure protection des malades chroniques contre ces suppléments en forte augmentation.
L'incapacité de travail et l'invalidité pèsent lourd dans le budget de la sécurité sociale. Les chiffres de l'INAMI montrent, en effet, que les indemnités d'invalidité ont plus que doublé entre 2007 et 2017, passant de 2,4 à 5,4 milliards d'euros.
Une nouvelle étude réalisée par les Mutualités Libres auprès de plus de 10.000 membres concernés enfonce le clou: le montant que doivent payer les patients, pendant les 12 mois d'incapacité de travail primaire, s'élève environ à 1.454 euros. C'est environ cinq fois plus que la dépense moyenne des membres des Mutualités Libres âgés de 20 à 64 ans (285 euros).
En effet, en plus des remboursements effectués par l'assurance maladie obligatoire, les patients paient eux-mêmes entre 10 et 15 % de leurs frais de soins de santé. Or c'est pendant les 12 mois d'incapacité de travail primaire que le total de cette dépense annuelle est le plus élevé: 14.059 euros. En cause surtout? Les frais d'hospitalisation (6.750 euros en moyenne) et les médicaments (1.830 euros en moyenne).
La présence de pathologies chroniques chez les personnes en incapacité de travail explique en grande partie ces dépenses. Sachant que ces patients sont souvent sous anti-inflammatoires et/ou antidouleurs (2 personnes sur 3), antidépresseurs (1 personne sur 3), antihypertenseurs (1 personne sur 4) et parfois hospitalisés pour troubles mentaux graves (5,8 %).
En plus de la perte de revenus liée à l'incapacité de travail, les malades chroniques doivent également faire face à des suppléments parfois élevés. Par exemple, les suppléments hospitaliers représentent près de la moitié de leur contribution personnelle.
Dès lors, les Mutualités Libres insistent pour que des mesures soient mises en place afin de mieux protéger ces malades contre ces coûts élevés. «Il est aussi important de s'attaquer à certaines sources d'inégalité sociale: élever les revenus de remplacement au niveau du seuil de pauvreté, mettre sur un pied d'égalité la période de salaire garanti pour les ouvriers et pour les employés, introduire une période de salaire garanti pour les travailleurs atteints d'une maladie fluctuante, etc.», peut-on lire dans le communiqué.
Les Mutualités Libres plaident encore en faveur d'un plan d'action coordonné avec le médecin traitant, le médecin du travail et le médecin-conseil. «Une plateforme commune pour échanger des données de manière sécurisée serait très utile et permettrait une meilleure collaboration entre ces prestataires de soins», ponctue l'organisme.