Testachats et d'autres associations de consommateurs européennes appellent lundi la Commission européenne à mettre en place des "profils nutritionnels" sur les produits alimentaires. Ce système, censé exister depuis 2009, devrait permettre de limiter les allégations de santé positives utilisées à des fins marketing par les fabricants de produits globalement mauvais pour la santé.
En 2006, l'Union européenne a adopté un règlement sur les allégations nutritionnelles et de santé, imposant à la Commission européenne de mettre en place des profils nutritionnels d'ici 2009. "Un profil nutritionnel définit la quantité maximale de sucre, de graisses ou de sel qu'un produit peut contenir pour pouvoir se prévaloir d'allégations de santé ou nutritionnelles", explique Testachats. "Concrètement, cela veut dire qu'un produit très riche en sucre ou en graisses saturées ne devrait pas pouvoir indiquer qu'il est également 'riche en vitamines' ou qu'il contient un 'taux élevé de fibres.'"
Seize ans plus tard, ces profils nutritionnels n'existent toujours pas et Testachats donne des exemples concrets de marketing santé occultant les ingrédients les plus néfastes contenus dans certains produits. "Tout le monde connaît les céréales Kellogg's Frosties, qui indiquent sur le devant de l'emballage qu'elles sont riches en fer et en vitamine D. À l'arrière, c'est un peu plus clair : il s'agit de flocons de maïs enrobés de sucre, enrichis en vitamines et en fer. Par portion (officiellement de 30 grammes), vous consommez 2,5 µg de vitamine D, mais surtout 11 grammes de sucre !", explique l'association de défense des consommateurs.
"Mettre en avant un aspect prétendument positif alors que le produit est globalement malsain nous paraît trompeur et dangereux, à l'heure où le surpoids et l'obésité gagnent encore du terrain partout en Europe", estime Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Testachats.