Le Sénat a rejeté vendredi en séance plénière une proposition de résolution du PS relative à la reconnaissance de l'électrohypersensibilité, soit l'intolérance aux ondes électromagnétiques. Le PS, Ecolo-Groen, le PTB, Vooruit et le cdH ont voté en faveur de ce texte, contrairement à la N-VA, au CD&V, au MR, à l'Open Vld et au Vlaams Belang qui ont voté contre. L'inclusion dans le texte de la notion de principe de précaution a conduit à ce rejet.
Il n'existe à ce jour aucune donnée chiffrée concernant la Belgique. Néanmoins, les pourcentages fournis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) permettent d'extrapoler que 1% & agrave; 3% de la population belge est probablement concernée par l'électrohypersensibilité, soit entre 100.000 et 300.000 personnes, estiment les auteurs.
Cette résolution, déposée en 2019 et portée par la sénatrice Fatima Ahallouch, avait fait l'objet de cinq séances d'audition.
Par ce texte, les auteurs entendaient demander au gouvernement fédéral et aux entités fédérées, de reconnaître officiellement ce syndrome et de développer et encourager la recherche sur le sujet.
Le texte approuvé en commission demandait en outre, à la suite d'un amendement déposé par Ecolo, d'appliquer le principe de précaution "face à la quantité importante d'incertitudes concernant le lien entre l'exposition aux rayonnements électromagnétiques et les événements de santé qui peuvent leur être imputables."
La présence de cette notion de "principe de précaution" a suscité le débat. Le CD&V, le MR, l'Open Vld et la N-VA ont pointé lors de la discussion générale l'absence de consensus scientifique concernant ce syndrome.
Dans un communiqué envoyé dans l'après-midi, le PS a indiqué se réserver "le droit de revenir sur le dossier ultérieurement". "Le vote exprimé aujourd'hui au Sénat n'a pas fait place à l'humain. C'est un manque de considération pour les quelques centaines de milliers de Belges concernés par ce syndrome", a commenté Mma Ahallouch, citée dans le communiqué.
Derniers commentaires
Magali KOELMAN
21 mai 2021Que cela n'empêche pas le corps médical et les hôpitaux de s'organiser un peu pour permettre à ces patients de se faire soigner, en créant des zones sans wifi ni DECT. C'est une priorité. Et c'est tout à fait réalisable.