Codeco: les mesures maintenues, le pic de la 5e vague attendu en janvier

Le comité de concertation a, sans surprise, abouti jeudi à un maintien global des règles déjà valables actuellement. Rien ne change pour le télétravail (un jour de retour admis par semaine) et l'enseignement reprendra bien à 100% en classe dès la rentrée, en maternelle, primaire et secondaire. Le futur "baromètre", ou "plan de gestion de crise par étapes" selon les mots du Premier ministre Alexander De Croo, projet qui pose déjà question parmi les acteurs de la culture, devra être "affiné" et "élaboré" par le commissariat corona.

"On sait déjà qu'il y aura des hauts et des bas dans les prochains mois. Il es t donc important d'avoir une certaine prévisibilité", a commenté le Premier ministre. Au sujet de ce futur baromètre, "tout" est encore "à discuter" dans l'ébauche qui a été présentée mardi aux représentants de la culture, selon le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. "Nos procédures de décision lors des derniers codeco n'ont pas été les meilleures", admet-il. "Il faut un 'reset' de la méthode et c'est ce que l'on va essayer de faire". 

Le ministre socialiste a déjà tenté de répliquer aux premières craintes émises par la culture, qui s'inquiète de limitations maximales d'occupation des salles sans proportion avec les capacités réelles. Ce qui a été présenté était une application pratique du baromètre pour un certain type d'évènements, a affirmé Frank Vandenbroucke. La logique serait différente pour l'horeca, ou encore pour la jeunesse, selon lui. Il s'agira de "créer un schéma de décision plus équilibré entre les secteurs, plus prévisible et proportionnel, un ensemble bien structuré de mesures logiques et cohérentes en fonction de la situation épidémiologique". Mais il n'y aura "pas de déclenchement automatique", répète-t-il: le baromètre "invitera le codeco à réfléchir à certaines mesures" lorsqu'un seuil se présente. Suite au prochain épisode, soit à un prochain Codeco, mais le travail ne sera pas simple, a prévenu le socialiste. 

La réunion entre représentants du gouvernement fédéral et des exécutifs des entités fédérées était le premier "codeco" de l'année consacré à la pandémie de Covid-19. La fin de l'année dernière avait été marquée par une succession de comités de concertation plutôt houleux, avec la contestation du secteur culturel qui a obtenu un certain retour en arrière. 

Cette fois, deux experts du groupe chargé de recommander la stratégie de gestion (le GEMS), Steven Van Gucht et Geert Molenberghs, étaient présents auprès des politiques pour faire le point sur la situation épidémiologique et évaluer l'impact potentiel du variant Omicron. L'heure est à l'interaction renforcée entre politiques et scientifiques, a indiqué Alexander De Croo: là aussi, "l'union fait la force". Steven Van Gucht, virologue chez Sciensano, a d'ailleurs longuement fait le point face à la presse. 

"On peut dire que la 5e vague a débuté" ; on en attend le pic "vers la mi-janvier" pour ce qui est des contaminations, et vers la "fin janvier" pour ce qui est des hospitalisations, a expliqué le virologue. "Il est encore très difficile pour le moment de savoir comment les choses vont évoluer pour les soins intensifs, nous pensons que l'on va rester dans nos capacités", mais le pic attendu fin janvier dans les hôpitaux "restera une charge lourde pour la première ligne", met-il en garde. 

Les prévisions quant à l'ampleur du pic attendu restent très larges: "de 30.000 à 125.000 contaminations par jour", et "de 400 à 1.300 hospitalisations", estime Steven Van Gucht. 

Le message: rester vigilants, maintenir les gestes barrières et la prudence maximale face aux personnes fragiles, et vacciner. "Heureusement, Omicron est plus clément (que le variant Delta, NDLR)", ajoute Steven Van Gucht. Il présente "50 à 75% moins de risque de développer une forme grave" de la maladie. Et les vaccins, surtout avec dose booster, sont efficaces pour en limiter les conséquences graves. "Des données récentes collectées chez nous en Belgique montrent que 46% des personnes en soins intensifs ne sont pas vaccinées (données du 6-19 décembre)", précise le virologue de Sciensano. "On a 6 à 9 fois moins de risques d'être hospitalisé en soins intensifs pour Covid si l'on est vacciné". 

Interrogé sur les demandes de certains partis (PTB et écologistes) de prévoir des autotests gratuits pour les écoliers, le ministre de la Santé publique a rappelé qu'il existait déjà depuis un certain temps la possibilité pour les bénéficiaires d'intervention majorée (statut BIM) d'acheter, par semaine, deux autotests par membre du ménage pour 1 euro par test, dans une pharmacie. Organiser une gratuité complète aurait été compliqué, entre autres parce qu'il n'est pas possible de rembourser les achats au supermarché, affirme le ministre. "Cela n'empêche pas certaines communes, CPAS ou pouvoirs de l'enseignement de faire des stocks pour les mettr e à disposition gratuitement s'ils le souhaitent", ajoute-t-il.

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