Le président Donald Trump veut rapatrier la production pharmaceutique aux États-Unis, ce qui représente une menace pour le secteur pharmaceutique belge. Près de 24 % des exportations belges de produits pharmaceutiques sont destinées aux États-Unis. Le président américain a annoncé des tarifs douaniers sur ces produits, une mesure qui affecte notamment des entreprises comme Pfizer, qui possède un important site de production à Puurs. Le quotidien flamand De Standaard rapporte lundi les inquiétudes de Pharma.be concernant les conséquences économiques.
Pharma.be, la fédération de l’industrie pharmaceutique belge, met en garde dans le quotidien contre les répercussions potentielles. "La valeur des exportations belges de produits pharmaceutiques s’est élevée à environ 67 milliards d’euros au cours des dix premiers mois de 2024, dont près d’un quart (24 %) était destiné aux États-Unis", indique Caroline Ven, de Pharma.be. Elle souligne également que les vaccins en particulier trouvent aux États-Unis un débouché important.
Un déplacement de l’innovation ?
Bien que les entreprises ne puissent pas relocaliser leurs infrastructures du jour au lendemain, la politique de Donald Trump pourrait influencer les investissements futurs. La Belgique consacre chaque année 5,7 milliards d’euros à la recherche et joue un rôle clé dans les études cliniques. Toutefois, une guerre commerciale pourrait inciter les investissements dans les thérapies innovantes, comme les thérapies cellulaires et géniques, à se déplacer vers les États-Unis et l’Asie.
L’industrie pharmaceutique est l’un des secteurs les plus dynamiques en Belgique, avec une hausse de 19 % de l’emploi et une croissance des exportations de 55 % entre 2018 et 2023. Le secteur représente 15 % des exportations totales et contribue à hauteur de 56 % à l’excédent commercial. Pharma.be plaide ainsi pour un dialogue avec les autorités afin de protéger et renforcer la filière.
