8% des patients qui ont pris rendez-vous avec un médecin, un dentiste, un kiné, un dermatologue... ne s’y présentent pas sans prévenir le praticien, selon une enquête du SNI à laquelle ont participé 588 professionnels du médical et du paramédical.
C'est sensiblement plus qu'il y a deux ans, ce chiffre n’était alors que de 5%. Cela a pour conséquence, pour le professionnel de la santé, une perte de revenus qui, la plupart du temps, varie entre 100 et 250 euros par semaine. De plus en plus de médecins, de dentistes ou de kinés réclament, de ce fait, un ‘dédommagement’ pour compenser la perte de revenu, surtout si c’est un comportement récurrent chez un patient. Par contre, 9 sur 10 sont favorables à un cadre juridique clair qui fixerait le montant de l'indemnisation qui peut être demandée aux patients qui ne se présentent pas. «Le code de déontologie médicale actuel est beaucoup trop vague».
Selon une enquête du SNI, en moyenne, 8 patients sur 100 ne se présentent pas à leur rendez-vous chez le médecin, le kiné, le dentiste ou le dermatologue, sans avoir annulé au préalable. Avec pour conséquence non seulement une perte de temps, mais aussi une perte de revenus considérable. Ainsi, les professionnels de la santé perdent en moyenne entre 100 et 250 euros par semaine. «Malheureusement, ce phénomène est en croissance,» constate le SNI. En effet, il était ressorti d’une précédente enquête menée il y a deux ans qu’ils n’étaient alors que 5% à poser un lapin au praticien. Toutefois, de plus en plus de médecins, mais aussi d’autres intervenants de la santé, envoient un e-mail de rappel à l'avance.
Selon le code de déontologie médicale, le médecin peut demander une indemnisation raisonnable à son patient s'il prouve qu'il a subi un préjudice du fait de son non-respect du rendez-vous. Le patient doit être dûment informé à l'avance des circonstances dans lesquelles une telle indemnisation sera réclamée en cas de non-respect ou d'annulation tardive d'un rendez-vous.
Bien que ce code déontologique soit très vague, un quart des professionnels de la santé facture généralement ou systématiquement des indemnités. Aujourd’hui nombre d’entre eux ont affiché dans la salle d'attente une plaquette indiquant qu'un rendez-vous manqué sera facturé s'il n'a pas été annulé au moins 24 heures à l’avance. Ils tiennent bien entendu compte des circonstances concrètes telles que les cas de force majeure et le caractère exceptionnel, car il peut arriver à tout le monde d’avoir un trou de mémoire.
Le problème est que le code reste vague quant au montant qui peut être réclamé à titre d'indemnisation. La plupart des praticiens qui demandent un dédommagement, réclament, à titre d'indemnisation, une partie des honoraires ou une somme forfaitaire. Cependant, ils sont 4 sur 10 à ne jamais demander d'indemnisation, principalement parce qu'ils craignent de perdre des patients ou parce qu'ils pensent que les patients ne la paieraient pas de toute façon ou encore parce qu’ils jugent que la réglementation n'est pas assez claire.
Dès lors, rien de surprenant à ce que pas moins de 9 sur 10 estiment qu'il faille mettre en place une réglementation législative claire pour fixer une indemnisation spécifique pour les patients qui ne se rendent pas à leur rendez-vous et qui n'en informent pas le praticien. «Une réglementation uniforme est nécessaire. Tout d'abord, pour éviter les discussions. Et ensuite, parce que, dans la pratique, une plaquette dans la salle d'attente qui mentionne qu’il faut prévenir à l’avance ne suffira souvent pas à imposer le paiement d'une telle indemnisation,» explique Christine Mattheeuws de SNI. «En outre, une telle réglementation uniforme garantira un meilleur respect des rendez-vous avec les médecins et les autres professions médicales et paramédicales.»
Le SNI propose dès lors que tout patient qui annule son rendez-vous au plus tard 24 heures avant ledit rendez-vous ne soit pas tenu de payer une indemnisation. Celui qui ne fait pas l'effort de l’annuler ou le fait à la dernière minute devra payer un dédommagement. Toutefois, il serait logique que le montant de cette indemnisation soit fixé par la loi, afin que les médecins et les autres professionnels de la santé puissent s'y référer en toute transparence vis-à-vis de leurs patients sans s'engager dans des discussions.