Un groupe d'environ 100 investisseurs institutionnels réclame à Philips plus de 800 millions d'euros de dommages et intérêts. L'entreprise de technologie médicale aurait dissimulé pendant des années les risques pour la santé de ses appareils contre l'apnée du sommeil. Lorsque les problèmes ont été rendus publics en 2021, les actions ont fortement chuté et les actionnaires ont subi de lourdes pertes.
En 2021, Philips avait dû faire face à un rappel important de millions d'appareils domestiques contre l'apnée du sommeil. La mousse isolante de ces appareils pouvait être inhalée, provoquant des irritations et des maux de tête. Le groupe avait alors aussi évo qué un risque de cancers à long terme.
Aux États-Unis, Philips a déjà dû verser 1,1 milliard de dollars (1 milliard d'euros) d'indemnisations.
Le groupe d'investisseurs institutionnels a envoyé une lettre à Philips à propos de cette plainte cette semaine, rapporte le cabinet d'avocats DRRT, qui les représente. L'entreprise savait dès 2015 que la mousse des appareils pouvait se désagréger en particules cancérigènes, affirment ces investisseurs.
Philips n'a pas partagé cette information avec les régulateurs, les actionnaires ou le public, mais a continué à fabriquer et à vendre les appareils et a réalisé d'importants bénéfices grâce à eux, affirme le cabinet d'avocats.
Le cours de l'action a depuis chuté à plusieurs reprises, notamment après le rappel d'appareils et les annonces d'enquêtes par les autorités de réglementation. La valeur de marché de l'entreprise a chuté de près de 28 milliards d'euros entre 2021 et 2024, selon DRRT. En conséquence, le groupe d'investisseurs à l'origine de la plainte aurait notamment subi des pertes substantielles.
Dans une réaction, Philips a nié vendredi toute responsabilité et affirmé qu'elle se défendra "vigoureusement" contre ces allégations. "Philips estime avoir toujours informé les investisseurs en temps utile et de manière adéquate des problèmes rencontrés par Respironics", a commenté un porte-parole. Respironics est la filiale de Philips dont relevaient les appareils.
Le porte-parole a souligné que le groupe d'investisseurs n'avait pas encore déposé de plainte officielle.