Découvrir comment les médecins utilisent l’intelligence artificielle (IA) au quotidien dans plusieurs spécialités médicales. Telle était l’invitation lancée par le Groupement belge des spécialistes (GBS) à l’occasion de son 70e anniversaire. Suivez les guides, le Pr Nagels et le Dr Van Boxelaer.
Lors de ce webinaire, organisé le samedi 30 novembre, neuf spécialistes ont, comme l’a annoncé Donald Claeys, secrétaire général du GBS, « illustré à travers des exemples les possibilités illimitées qu’offre l’avenir ». Nous revenons sur deux interventions particulièrement intéressantes.
« L’IA et les statistiques sont liées. Les statistiques de base peuvent aider ceux qui veulent explorer le champ de l’intelligence artificielle », explique le Pr Guy Nagels, chef du service de neurologie de l’UZ Brussel.
« Dans mon activité, prédire l’évolution d’un patient atteint de sclérose en plaques est un défi. Il est possible d’exploiter les données tirées de l’analyse clinique dans un laboratoire d’intelligence artificielle et d’obtenir un modèle avec des biomarqueurs qui pourra être utilisé dans l’activité clinique », précise le neurologue.
Il souligne qu’utiliser des applications d’IA à l’hôpital est un défi pour plusieurs raisons. Il faut tenir compte de la régulation liée aux dispositifs médicaux utilisant l’IA. Cette législation européenne peut limiter l’introduction des biomarqueurs dans la clinique.
Les règles sur la protection des données posent également des difficultés pour obtenir et traiter les données. Cette régulation protège tous les citoyens européens, mais elle peut limiter le travail de recherche.
« Grâce à l’IA, nous pouvons créer des modèles dans notre laboratoire d’IA et utiliser ensuite des algorithmes dans notre pratique clinique. L’utilisation de l’IA permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain, par exemple l’effet des benzodiazépines dans certaines pathologies », explique le Pr Nagels.
« Le mariage entre l’IA et les neurosciences est un très bon mariage, parce que d’un côté les algorithmes de l’IA sont basés sur les neurosciences, et d’un autre côté, l’IA peut apprendre des neurosciences, tandis que les neurosciences peuvent certainement apprendre de l’IA. »
Performances cognitives
Le neurologue souligne que dans son service, l’IA est, entre autres, utilisée pour analyser et prédire les performances cognitives de patients souffrant de sclérose en plaques. Ce travail de recherche est réalisé en collaboration avec d’autres centres neurologiques européens, qui échangent des informations sur le sujet.
Le Pr Nagels recommande néanmoins à ses confrères d’être prudents. « Dans notre groupe de travail, nous avons conscience que l’IA comporte des risques. Par exemple, l’utilisation, lors d’un entretien de recrutement pour un travail, d’un programme d’IA permettant de reconnaître des expressions faciales afin de créer les profils des candidats. Ce programme va ensuite aider les ressources humaines à sélectionner les postulants. Or, ce modèle n’est pas influencé uniquement par les expressions faciales, mais aussi par le background, ce qui influence le score du candidat. »
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