« Aujourd’hui, les médecins se disent c’est possible. Ils osent créer leur société et surtout ils ont vu d’autres médecins précurseurs réussir ou tenter et cela leur donne des idées. Ils arrivent aussi avec des projets où ils sont mieux entourés » détaille Azèle Mathieu, manager du cluster Lifetech.brussels.
Au fil des ans, Lifetech.brussels représente une marque forte dans le secteur de la santé numérique. A l’heure du bilan, elle aligne des noms prometteurs : Move-Up, Spentys, Kaspard…Sans oublier les gagnants du programme d’accélération de dispositifs médicaux MedTech Accelerator : En 2016, Lys Medical (système de mesure en endoscopistes), en 2017 à Axiles Bionics (prothèse de pied bionique) et en 2018 à StellaScreen (nouveaux médicaments contre la fibrose), et enfin en 2019 SurgeLight, (guidage chirurgical des nerfs aux vaisseaux sanguins)… Pour Azèle Mathieu, manager du cluster Lifetech.brussels, il s’agit avant tout d’un travail de longue haleine avec des objectifs clairs : « En 2019, on a accompagné 63 projets (hôpitaux, unifs…) Parmi eux, de plus en plus de médecins proposent des projets (Advelox, Min T…). Cela concerne plus les spécialistes que les généralistes. Nous avons aussi des infirmiers et du personnel soignant dans son ensemble. »
Cette évolution est très importante pour elle : « En fait, aujourd’hui, les médecins se disent c’est possible. Ils osent plus créer leur société et surtout ils ont vu d’autres médecins précurseurs réussir ou tenter et cela leur donne des idées. Ils arrivent aussi avec des projets où ils sont mieux entourés en terme de compétence et le projet en devient plus solide. »
Le lien avec Abrumed est aussi renforcé : « Notre volonté est de consolider la chaîne de valeur « Medtech et e-santé. » On veut poursuivre les liens entre les applications mobiles et le dossier médical informatisé. »
L’hôpital, l’acteur du futur
L’hôpital est plus que jamais un point d’ancrage pour les nouvelles technologies et lifetech : « Jusqu’à présent, on a essayé de pousser les solutions technologiques et leur concepteur vers les hôpitaux. A l’avenir, on partira plus de l’hôpital. Les institutions sont demandeuses et cela a plus de sens pour la pérennité des projets. Par ailleurs, nous sommes toujours plus ouverts aux collaborations internationales et transrégionales. Nous avons la chance d’être bien implanté dans la capitale de l’Europe et dans le financement des projets européens. »
Avec à la clef, une première reconnaissance majeure : « D’ailleurs nous allons accueillir le plus gros évènement européen d’interopérabilité en santé , le « Connectathon et le mHealth Plugathon en mars 2020, du 23 au 27 mars à l’Autoworld. Des codeurs du monde entier viendront tester les interactions. » ajoute Azèle Mathieu.
Medtech, l’accélérateur
En quatre ans, dans le programme d’accélération medtech , les entreprises actives dans les secteurs de l’e-santé et des dispositifs médicaux ont augmenté de 40%. « L’accélérateur est la pierre d’un puzzle. On construit d’autres blocs et d’ici la fin de l’année, on va lancer des services de prototypages. Aujourd’hui, nous sommes des interlocuteurs à tous les niveaux : l’expertise avec l’accélérateur ; le « volet concret » avec le service de prototypage ; on s’intéresse à la cible avec le Brussel Medical center qui permet d’aller du prototype jusqu’à la première validation clinique et enfin l’unité de production. A ce jour, les autres régions n’offrent pas un tel service complet dans un écosystème aussi favorable. »
L’intelligence artificielle, l’avenir
Les projets arrivent aussi avec une touche de plus en plus prononcée d’intelligence artificielle : « A ce niveau, nous constatons aussi une évolution. Nous avons notamment un projet d’un cardiologue qui planche sur l’analyse de certaines informations pour prévenir des maladies cardiaques. Nous avons aussi EarlyTracks, une spin off de l’UCL qui collecte de l’information dans l’historique « médecin d’un patient ». Le système crée ensuite un résumé directement disponible et utile pour le médecin. Une autre société se penche sur la prévision des épidémies en Afrique. » précise encore Azèle Mathieu.
Le relais de l’administration et du politique
Tous ces projets sont heureux de pouvoir compter sur lifetech comme interlocuteur multiforme et administratif : " Nous tenons aussi à jouer un rôle dans le renforcement de l’accompagnement des sociétés pour leur rendre l’information des autorités de santé (SPF Santé, AFPMS, INAMI…) plus accessible. Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un vrai déficit à ce niveau." Le cluster a d’ailleurs été invité à représenter les « start up santé » auprès de l’AFPMS notamment. " Cela nous permet de leur donner des informations précieuses à propos des changements de réglementations pour les dispositifs médicaux. Ce nouveau dialogue est essentiel parce que les autorités de santé ne connaissent pas toujours les besoins et les questions propres à notre secteur qui est en plein développement. "
Pour elle, les changements de ministre de la santé aux différents étages n’est pas non plus une donne à négliger : « Il est essentiel de connaître leur vision et leur volonté de poursuivre ou non les lignes directrices misent en place par leur prédécesseur. A Bruxelles, par exemple, nous sommes dans le suivi du plan e-santé bruxellois initié par le ministre Gosuin. Que va-t-il se passer maintenant avec le nouveau ministre de la santé ? Nous ne l’avons pas encore rencontré mais nous comptons le faire rapidement. »
A noter que la prochaine édition de MedTech Accelerator débutera en février 2020. A partir d’octobre, inscriptions ouvertes sur www.medtech-accelerator.eu.
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