Dans l'ancienne halle aux poissons de Gand, des chirurgiens ont réalisé une opération sur une cuisse de poulet située à Shanghai, en Chine. Il s'agit de la première téléchirurgie effectuée en Belgique à l'aide d'un robot Toumai, sous la direction d'Orsi Innotech, le département d'innovation d'Orsi Academy. Les experts veulent ainsi démontrer que la technologie est prête pour des interventions chirurgicales à distance sur des patients. Seul le cadre juridique fait encore défaut.
L'essai a été mené sur une cuisse de poulet en raison de la similarité de ses tissus avec ceux de l'humain. L'expérience, réalisée à Gand, visait à tester la stabilité et la fiabilité de la connexion. Avec un temps de latence inférieur à 200 millisecondes, la réactivité est restée dans les limites acceptables pour ce type d'intervention.
"Une latence inférieure à 200 millisecondes est essentielle", explique Pieter De Backer d'Innotech. "Tant que nous restons sous les 100 millisecondes, nous pouvons pratiquer la chirurgie à distance en toute sécurité, sans décalage perceptible pour le chirurgien."
L'opération a été réalisée à distance depuis l'ancienne halle aux poissons, où Innotech organisait la semaine passée un congrès de trois jours, vers un site situé à Shanghai. L'intervention s'est déroulée sans encombre, illustrant le potentiel de la téléchirurgie et l'usage de la robotique dans le domaine médical.
L'événement visait également à sensibiliser les décideurs à la nécessité d'un cadre législatif pour la téléchirurgie. "La technologie est prête, mais nous attendons encore certaines évolutions infrastructurelles pour la valider et l'intégrer dans la pratique clinique réelle", a-t-on précisé.
Le robot Toumai, qui existe depuis plus de 20 ans, n'était plus relié au chirurgien par câble dans cette configuration, mais fonctionnait via une connexion sans fil en 5G. Cela permet d'envisager des interventions sur de longues distances, ouvrant des perspectives en matière d'accessibilité aux soins spécialisés.
