On n’est pas encore sortis de l’auberge, avec les nouvelles ordonnances entrant en vigueur le 1er novembre. Au début du mois prochain, les prescriptions électroniques ne seront valables que 3 mois, sans possibilité pour le prescripteur d’influer sur leur date limite.
Le changement qui interviendra dans quelques jours au niveau du modèle des ordonnances consiste à leur donner une durée (de délivrance et de remboursement) de 3 mois par défaut. Le prescripteur garde la latitude de jouer sur cette durée - de l’allonger jusqu’à maximum un an, par exemple, au bénéfice des patients chroniques.
Problème : il n'est plus possible d’implémenter à temps, dans les logiciels métiers, la possibilité de spécifier une autre date d’expiration. Raison pour laquelle il a été décidé que les ordonnances informatisées seraient établies pour trois mois d'office. « À partir du 1er novembre 2019 et jusqu'à ce que les logiciels des prescripteurs et des pharmaciens soient adaptés et fonctionnels (au plus tard jusqu’au 31.05.2020), la période de validité des prescriptions électroniques sera obligatoirement de 3 mois », peut-on lire sur le site de l’Inami.
Pour Roel Van Giel, du syndicat flamand AADM, « c'est une situation impraticable. On a entendu suggérer que les médecins fournissent un peu plus d'ordonnances, que les patients devraient aller chercher dans les trois mois. Mais ce n'est pas possible légalement (seul un nombre limité de conditionnements peuvent être donnés par mois). En pratique, c’est irréalisable ! »
Les craintes qu’exprimaient les médecins à l’annonce d’une période de transition trop courte se concrétisent. Roel Van Giel prédit un « chaos assuré », d’ici à ce que les softs soient adaptés, « qui entraînera des milliers de consultations supplémentaires, juste pour des prescriptions ». Il propose de rendre toutes les prescriptions valables un an, pour franchir le cap problématique.
Pour Paul De Munck (GBO), il s’agit là d’« un exemple de plus, hélas, dans le dossier de l’informatisation, où les autorités décident de quelque chose de contraignant avant que les outils des professionnels ne soient prêts. Ensuite, on ira vous affirmer que c’est le terrain qui refuse de s’y mettre… » On oublie de dire que les conditions techniques n’étaient pas encore rassemblées pour que cela fonctionne, poursuit le président du syndicat. Il rappelle que celui-ci avait réussi à retarder l’entrée en vigueur de l’e-prescription obligatoire [jusque 2020, ndlr] « mais pas à la faire aligner sur le passage au DMI [en 2021]. »
Derniers commentaires
Eliane LAMBERT
24 octobre 2019Quand aura t.'on le modèle nouveau ? À reproduire ensuite pour être utilisable pour le 1er novembre . Anne, ma sœur Anne , ne vois -tu rien venir ?
Pierre TAZIAUX
24 octobre 2019Et les ordonnances papier actuelles , que les "vieux" médecins encore actifs utilisent à leurs consultations et surtout en visites, que deviennent-elles ?
Pierre Taziaux
Franck YILA WAKU
24 octobre 2019Triste, les autorités conseillées par des fonctionnaires qui ne sont pas sur le terrain mettent toujours la charrue avant les boeufs.