L’épidémie de grippe qui touche actuellement la Belgique met sous pression les hôpitaux du pays, a alerté mercredi François De Smet (DéFI) lors d’une question adressée au ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, en commission de la Chambre. L’intensité de cette épidémie, qualifiée par Sciensano de "pire depuis la pandémie de covid", a entraîné une saturation des services d’urgence dans plusieurs régions, en particulier à Bruxelles et en Wallonie.
Selon le député, l’engorgement observé dans les urgences résulte non seulement de la virulence du virus et d’une couverture vaccinale jugée insuffisante, mais aussi du manque chronique de lits et de personnel soignant. "Le CHU de Liège a dû fermer entre 70 et 75 lits faute de personnel", a-t-il relevé, soulignant les difficultés financières des hôpitaux, aggravées par la crise économique actuelle.
Le ministre de la Santé publique a confirmé la gravité de la situation, relevant que le pic de consultations pour syndrome grippal avait atteint 1 219 consultations pour 100 000 habitants fin janvier, un chiffre en forte hausse par rapport à l’année précédente. Toutefois, il a estimé que l’explication principale résidait dans la faible adhésion aux recommandations de vaccination et aux mesures de prévention hivernales, plus que dans une pénurie structurelle de moyens.
Interrogé sur d’éventuelles mesures d’urgence, Frank Vandenbroucke a évoqué le passage au code orange par le Risk Assessment Group (RAG) et le Risk Management Group (RMG), qui ont recommandé un renforcement des mesures sanitaires au sein des établissements de soins. Un accord entre hôpitaux permet par ailleurs le transfert de patients en cas de saturation locale, a-t-il précisé
Pour François De Smet, cette crise illustre la vulnérabilité du système hospitalier face aux épidémies saisonnières. "Nous devons en tirer les leçons et garantir que notre système de santé soit mieux préparé à ce type de pression", a-t-il conclu.