Bachi, l'association belge représentant l'industrie du médicament en vente libre, défend mercredi la notice numérique face aux 14 organisations représentant les consommateurs, les patients, les pharmaciens, les médecins généralistes ou encore les personnes âgées qui s'opposent à la disparition de la notice papier, envisagée au niveau européen.
D'après Bachi, la notice numérique permettra de "maximiser la sécurité pour le patient en fournissant une information régulièrement mise à jour". Elle "reflètera les dernières évolutions en matière de sécurité, de posologie ou de contre-indications", là où la version papier reste figée jusqu'à l'expiration du médicament.
L'information électronique sur les produits (bio)pharmaceutiques (ePI) permettra également de "réduire l'impact environnemental en diminuant l'usage de papier", souligne Bachi.
L'association soutient donc pleinement la transition vers une notice entièrement dématérialisée.
"L'accès digital est aujourd'hui quasi universel : plus de 94% des Belges sont connectés à internet. La recherche d'informations de santé en ligne fait désormais partie des habitudes de la majorité des citoyens", avance Bachi. "Dans les rares cas où un patient aurait des difficultés à accéder à la version numérique, le pharmacien peut l'y aider", ajoute-t-elle.
Selon Testachats, l'APB, OPHACO, GBO, Solidaris, les Mutualités Chrétiennes, les Mutualités Libres, la LUSS, le VPP, Unia, Okra et Enéo, le Gezinsbond et Kom op Tegen Kanker, la notice numérique pour les médicaments a "toute sa place" à côté de la version papier. Mais les organisations craignent que la disparition du support papier ne porte préjudice à de nombreux patients vulnérables.
À leurs yeux, son remplacement par une ePI rendrait la mise à disposition d'informations sur les médicaments dépendante d'un accès à internet, aux smartphones et aux compétences numériques. Certaines personnes âgées, en situation de handicap, à faible revenu ainsi que les habitants des régions reculées s'en verraient dès lors directement impactés.
Les organisations jugent par ailleurs que la suppression des notices papier aurait pour effet de transférer le coût et la charge pratique (impression, encre et utilisation d'internet) de l'industrie pharmaceutique vers les pharmaciens et les patients.
Afin d'objectiver et documenter les attentes des patients-consommateurs à ce sujet, Bachi mènera prochainement une enquête à grande échelle, fait savoir l'association.
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