La formation des candidats spécialistes a fait la Une, il y a peu, avec des témoignages accablants sur les conditions de travail à l’hôpital. Les candidats MG s’exposent-ils à pareil surrégime? Pour le Pr Giet, à la tête du du Centre interfacultaire francophone pour la formation des assistants (CCFFMG), des garde-fous ont été érigés en médecine générale, qui endiguent les excès.
Des liens contractuels en triangle, d’où découlent des flux financiers, unissent CCFFMG, maître de stage et futur MG. «On s’est doté, il y a 5-6 ans, de règles d’assistanat bien claires.» Un vade-mecum reflétant la loi fait office de règlement de travail, détaillant les obligations respectives. Il définit, par exemple, l’activité du candidat MG au cabinet du maître de stage: elle doit rester comprise entre 38 et 48 heures/semaine, sans exclure diverses activités spécifiques de formation (séminaires…)
«Ça n’a pas toujours été facile, au début, de faire admettre aux confrères que ce canevas se devait d’être si strict. C’est justement une mesure protectrice par rapport aux dérives dont on parle à l’hôpital», indique Didier Giet. Il se souvient d’objections du type: «mais quand moi j’étais assistant, ce n’était pas comme ça». «Il n’y a pas de raison de perpétuer un système ‘à la dure’. On a érigé des garde-fous qui assurent une solide protection contre les abus. Qui peuvent venir des deux côtés, d’ailleurs. On parle souvent du maître qui exige trop – ou qui n’est pas à sa place dans sa fonction –, mais il y a aussi le cas de l’assistant qui ne f… rien.»
Existe-t-il une procédure si le couple assistant-maître de stage n’est pas fait pour s’entendre? Une rupture unilatérale précoce est possible au cours du 1er mois; par la suite, il devient plus lourd de se délier de ses engagements. «Mais il existe une commission de médiation dans chaque département de médecine générale, qui va s’efforcer de trouver des solutions.»
La chek-list du «travailler ensemble»
Dans son département, à Liège, on joue la carte de la prévention. «On a élaboré une check-list (1), qui a été peaufinée à travers un TFE. On l’impose aux parties: assistant et maître de stage doivent la passer en revue, à deux, avant de ‘convoler’.» Ce qu’on y trouve? Des considérations très terre-à-terre parfois, mais qui contribuent au «bien travailler ensemble». «Cela va de questions comme ‘est-ce que je peux porter des signes religieux?’ aux possibilités de logement pendant les gardes, en passant par l’équipement fourni (ou à amener) et les arrangements en matière de repas ou d’accès à l’habitation du maître de stage…»
1. visible sur www.ccffmg.be