Une campagne de promotion de la médecine générale a investi lundi les transports en commun bruxellois (entre autres canaux de diffusion). L’opération, soutenue par la Cocom, est menée par la FAMGB et le cercle flamand de la capitale, le BHAK. Son but : inciter les Bruxellois à se choisir un MG attitré, plutôt que de s’adresser aux urgences à la première plainte… ou de se vouer à Dr Google !
Medi-Sphère a pu jeter un œil à cette vaste opération à la veille de son lancement et de recueillir les commentaires de Michel De Volder, le président de la FAMGB. La campagne, explique-t-il, va se dérouler durant 2 à 3 semaines, sur un mode public direct et semi-public, avec une éventuelle reconduction au 1er semestre 2020. « Des affiches vont être apposées sur les abribus de la STIB, en ciblant plus particulièrement les lignes qui desservent les quartiers dans lesquels l’Observatoire de la santé et du social a repéré que l’on ‘consommait’ moins de médecine générale. Par ailleurs, elles seront distribuées vers des acteurs-relais comme les pharmaciens, les CPAS… ainsi bien sûr que les MG qui le souhaitent. »
Jeunes, immigrés et accros des hôpitaux
L’action de notoriété vise plus particulièrement trois publics. « Tout d’abord, les jeunes adultes, ceux qui ont quitté le nid, sont rarement malades, pas trop familiers du concept du ‘médecin de famille’ mais beaucoup plus du web », développe le Dr De Volder. « Nous leur destinons une petite vidéo, assez ironique, qui va circuler via les réseaux sociaux. Elle démontre par l’absurde qu’espérer trouver des réponses médicales sérieuses sur internet, ce n’est pas vraiment le meilleur choix, qu’il existe des vrais médecins à consulter pour savoir ce qui ne va pas. »
Dans une grande agglomération cosmopolite comme Bruxelles, la FAMGB cible aussi, fort logiquement, le public multiculturel. « Les primo-arrivants ou certaines personnes qui sont de passage distinguent mal le rôle de la médecine générale, parce que dans leur pays d’origine, cela fonctionne différemment ou que la 1ère ligne n’existe tout simplement pas. Ce qu’ils connaissent, c’est l’hôpital. Il faut donc leur expliquer le système. On va insister sur l’existence même des MG, et sur le fait qu’ils exercent dans le respect de la langue et de la culture des patients. »
Enfin, avec une courte vidéo et une affiche « NE CONFONDEZ PAS URGENCE ET PRÉCIPITATION ! », la campagne vise plus globalement le public qui a tendance à filer directement vers les services d’urgences. « Ceux-ci restent deux fois plus fréquentés à Bruxelles que partout ailleurs en Belgique - même si c’est pour s’entendre dire après X heures d’attente et une prise de sang, qu’on a un rhume et que si ça ne va pas mieux le surlendemain, on doit aller chez… le MG ! La campagne souligne qu’il vaut mieux aller chez un médecin qui les connait. » Décrit comme ‘Proche, humain et qualifié’.
Recherche multi-critères
Ces différents supports de sensibilisation, ainsi qu’une affiche avec une accroche en 6 langues, ont le même but, en pratique : faire converger les Bruxellois de souche ou d’adoption vers le moteur de recherche en ligne que la FAMGB et le BHAK leur proposent pour se trouver un MG : www.doctorbrussels.be. Le moteur est trilingue (français, néerlandais, anglais) et combine plusieurs critères (situation géographique, langues parlées, acceptation de nouveaux patients, travail au forfait, etc.).
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