Le PTB et l'organisation "Médecine pour le peuple" ont mené jeudi une action en faveur du modèle kiwi devant le cabinet de la ministre de la Santé, Maggie De Block. Ils ont déposé une pétition ayant recueilli 12.000 signatures en faveur de ce régime d'inspiration néo-zélandaise, qui propose d'organiser la concurrence sur le marché des multinationales pharmaceutiques au moyen d'un système public d'appel d'offres.
Ce système a pour but de faire baisser le prix des médicaments. "Aux Pays-Bas, certains médicaments coûtent deux euros grâce à ce système, là où l'on doit payer 10 euros en Belgique", selon le PTB. Le parti marxiste a calculé que, sur un budget de plus d'1,1 milliard d'euros de dépenses annuelles en médicaments (patients et sécurité sociale), le modèle kiwi permettrait d'en économiser 632 millions.
L'Inami a déjà testé le modèle kiwi en 2007 en Belgique, mais ce fut un fiasco, a réagi la ministre De Block. Elle dit ne rien avoir à reprocher au modèle kiwi en soi, mais pour l'installer en Belgique, il faut d'abord s'assurer qu'il fonctionnera.
Maggie De Block conteste quoi qu'il en soit les chiffres du PTB, évoquant sur base d'un calcul de l'Inami une économie de 110 millions d'euros par an. Soit moins que le Pacte d'avenir du gouvernement avec les firmes pharmaceutiques, qui doit générer des économies de 60 millions d'euros sur la période 2015-2018 pour le patient, et une économie de 375 millions d'euros par an sur les dépenses publiques, à réinvestir dans de nouveaux traitements pour le patient.
En outre, dans le modèle kiwi, le remboursement est limité à un médicament, le moins cher, ce qui risque de générer des ruptures de stock dont le patient serait le perdant, souligne la ministre. Elle préconise quant à elle un mécanisme de remboursement voté mardi en commission de la Chambre. En vertu de ce mécanisme, lorsqu'il existe une alternative identique, le remboursement sera limité, deux ans après l'expiration du brevet, aux médicaments les moins chers. Les firmes pharmaceutiques disposeront de trois mois pour amener le prix de leurs médicaments dans la fourchette des "médicaments les moins chers". Si elles n'y parviennent pas, les médicaments conce rnés seront placés sur une liste d'attente pendant 3 mois avant d'être supprimés du remboursement.