Les prix plus élevés des antibiotiques font partie d'une stratégie plus large pour limiter leur usage, a souligné jeudi la ministre de la Santé, Maggie De Block, alors qu'une étude de la Mutualité Chrétienne (MC) pointe le peu d'effet de cette mesure sur la consommation de ces produits.
Le recours aux antibiotiques est en baisse ces dernières années, mais un retard historique doit être résorbé, a ajouté Mme De Block, qui déplore le fait que la MC se soit lancée dans une «campagne politique».
Depuis mai 2017, les antibiotiques ne sont plus remboursés comme les médicaments de catégorie B, mais comme ceux de catégorie C, ce qui entraîne une hausse des prix pour les patients. Par cette mesure, la ministre entendait inciter les médecins à prescrire moins d'antibiotiques, mais aussi les patients à en demander moins rapidement.
D'après l'étude de la MC, l'effet escompté n'a toutefois pas été atteint, étant donné que le nombre d'utilisateurs et le volume d'antibiotiques ont baissé d'à peine 1% dans l'année qui a suivi l'introduction de la disposition.
Dans une réaction, Mme De Block affirme qu'elle travaille depuis le début de cette législature pour limiter la consommation d'antibiotiques, précisant que la politique des prix n'est que l'un des volets de son approche. Parmi d'autres actions, elle évoque les campagnes annuelles de sensibilisation à destination de la population ou encore celles promouvant l'hygiène des mains dans les hôpitaux.
Les médecins généralistes reçoivent par ailleurs des retours personnalisés quant à leur attitude en matière de prescription, mais aussi des recommandations sur les bonnes pratiques, poursuit-elle.
La ministre regrette que la MC se lance dans une «campagne politique» et l'appelle plutôt à continuer à oeuvrer pour que la baisse de la consommation d'antibiotiques se poursuive. «Tout le monde doit être conscient qu'il s'agit d'une lutte collective impliquant les médecins, les mutuelles, les gouvernements et les citoyens», conclut-elle.
Lire aussi :
> Antibiotiques : la Mutualité Chrétienne veut faire payer les médecins qui prescrivent trop
> Le KCE avance 21 recommandations pour un usage prudent des antibiotiques
Derniers commentaires
Jacques HENNEBERT
10 avril 2019Moi je propose de voir la poutre dans l'œil des mutuelles qui veulent faire payer les prestataires de soins.
les mutuelles coûtent très cher à la société et plus que nos pays voisins!!!!