Le Collège de Médecine Générale et toutes ses composantes se préoccupent au plus haut point de la problématique des gardes. Les généralistes ne sont pas assez nombreux pour tout assurer et certaines centrales d’appel sont défaillantes. Comment répartir les tours de garde de manière optimale ? Une enquête est en cours sur la professionnalisation éventuelle des gardes.
Le Collège de Médecine Générale (CMG) a récemment écrit à l’Inami et au Ministre Vandenbroucke une lettre concernant les coopérations fonctionnelles, qui supposent une coordination territoriale entre postes de garde. « Dans certains territoires, les gardes ne sont plus accessibles ni pour les patients, ni pour les généralistes » explique le Dr Anne Gillet, présidente du CMG. « S’il n’y a pas de soutien de l’État, le risque est de voir les défections se faire de plus en plus nombreuses », explique-t-elle.
Pour une bonne organisation des gardes, insiste la présidente, « il faut tenir compte des besoins et pas des demandes. Il faut aussi prendre en considération le nombre des médecins généralistes. Ceux-ci sont déjà en difficulté la journée et ils doivent, en plus de cela, travailler la nuit. Il y a des limites au-delà desquelles ce n’est plus supportable ». Un rapide sondage a permis d’estimer que les médecins généralistes considèrent qu’ils pourraient supporter 128h de garde par an, soit 6 fois 12 heures de week-end et 4 fois 14h en semaine. « Pour pouvoir négocier, nous avons besoin de chiffres précis », souligne le Dr Gillet. « Le Collège a interpellé à ce sujet les Centres Universitaires de Médecine Générale. Une enquête quantitative serait également en cours de réalisation par la commission de planification. « Le problème est que si on souhaite diminuer la récurrence des gardes pour ceux qui travaillent en semaine, il faudra alors trouver des volontaires pour compléter le rôle. » Et d’envisager soit des tours de garde mixtes (généralistes en plein exercice et généralistes volontaires qu’on pourrait appeler « gardistes ») ou une professionnalisation des gardes, à savoir confier toutes les gardes à ces « gardistes ». Le Dr Gillet conclut « il faudra bien pouvoir en discuter avec l’Inami ».
Une réponse partielle à la question de la professionnalisation éventuelle pourra sans nul doute venir de la base. Le Dr Anne-Charlotte Delhaye, qui termine sa formation en médecine générale, a choisi d’y consacrer son mémoire de fin d’études. « Je suis très intéressée par les urgences, d’une part, la médecine générale, d’autre part » explique-t-elle. « Au cours d’un stage en service d’urgence, j’ai vu des situations absurdes où les urgentistes étaient amenés à traiter littéralement en série des cas que le médecin généraliste pourrait parfaitement traiter. Les urgences ne sont pas faites pour les situations sans gravité. D’un autre côté, le généraliste débordé ne peut pas tout faire, même pour des situations qui sont en principe à sa portée. Il faut trouver un juste milieu. »
Mais le Dr Delhaye considère aussi que le généraliste n’est pas assez formé à faire face aux urgences de médecine générale. Bref, elle se demande si la professionnalisation des gardes ne serait pas une solution et elle demande l’avis des généralistes de terrain.
Elle invite donc un maximum de généralistes à répondre à un questionnaire et garantit bien évidemment la confidentialité et l’anonymat des réponses. Elle recherche aussi des médecins généralistes qui acceptent de répondre à une interview d’une trentaine de minutes maximum. Plus d’'explications sont fournies à a fin du questionnaire.
> Répondre au questionnaire du Dr Delhaye: https://forms.gle/GPVsfSpVbgx6sJ8L6
> Lettre du CMG concernant les coopérations fonctionnell
Derniers commentaires
Freddy Piron
01 février 2024Est-il exact que l’INAMI demande au PMG d'effectuer ¾ de consultations et ¼ de visites !?
Charles KARIGER
29 janvier 2024Trois remarques désagréables.
1. Différence entre « urgence médico-chirurgicale » et « personnes impatientes ». Une URGENCE est et n’est qu’une situation où la vie d’une personne ou une de ses fonctions essentielles risquent d’être compromises faute d’une intervention extrêmement prompte. Tout le reste n’est qu’impatience et ne relève pas d’un service de garde.
2. Si nos populations (et non nos multiples gouvernants) exigent que le Royaume tout entier dispose constamment d’un service de garde performant, sont-elles prêtes à l’organiser et à l’assurer (y compris recruter les personnels ad hoc) ?
3. Dans ce cas, sont-elles prêtes à en assurer les rémunérations (dans le cadre d’un strict respect de tous les règlements sur la durée et la pénibilité du travail) et les frais de fonctionnement ?