La Dre Aurore Girard, récemment élue présidente de la SSMG, place la formation de qualité au cœur de ses priorités. Elle souligne également que le financement demeure un défi majeur. « Les cotisations seules ne suffisent pas à assurer la pérennité de la SSMG », précise-t-elle, appelant les pouvoirs publics à un soutien plus adapté. « Des médecins bien formés représentent un grand atout pour la santé publique et les patients. »
Alors que la SSMG va bientôt fêter ses 60 ans, la Dre Aurore Girard, ex-vice-présidente de la SSMG, a été élue à la présidence de la SSMG en remplacement du Dr Quentin Mary lors de la dernière assemblée générale . « Cette présidence s'inscrira dans la continuité. La formation des médecins restera un axe essentiel pour nous. Notre travail scientifique nous tient à cœur, que ce soit dans la recherche ou dans la formation : la recherche au service du médecin et du patient. Ma volonté est vraiment d'être à l'écoute des questions de terrain des médecins pour y apporter une réponse en mutualisant nos recherches et en partageant nos expériences. Plusieurs médecins peuvent collaborer à une même recherche, une même étude. Répondre aux besoins du terrain, c'est la force des formations de la SSMG », nous explique-t-elle.
Pour rappel, la Dre Aurore Girard a participé à l'ouverture du centre médical Laënnec à Woluwe-Saint-Lambert, près de la Clinique Saint-Luc à Bruxelles. Elle donne également des cours (soins centrés sur l'enfant et sa famille, gestion du stress en situation d'incertitude, séminaires de pratique accompagnée, etc.) à l'Université de Louvain et échange dans ce cadre avec les médecins généralistes assistants en formation à propos de leur stage sur le terrain.
Aujourd'hui, la SSMG compte 3 000 médecins. Ils pourront s'appuyer sur une équipe multidisciplinaire à la tête de la SSMG : « Ces dernières années, une véritable équipe avec des compétences précises a été mise sur pied. Mon rôle de présidente est avant tout un rôle de coordination, de prédirection vers les bonnes expertes tout en gardant une cohérence dans la vision de la SSMG. »
Le financement, un des défis
Parmi les premiers défis, après celui de la formation de qualité, la question du financement ne sera pas anodine : « Nous avons fortement diminué le financement lié à l'industrie, qui devient marginal, mais nous n'avons pas actuellement un financement adéquat des pouvoirs publics par rapport à nos missions. » Actuellement, les cotisations seules ne peuvent assurer la bonne santé de la SSMG : « Les sociétés scientifiques dans les autres pays européens demandent des cotisations beaucoup plus élevées que les nôtres. Notre volonté n'est pas de les augmenter. Nous nous situons au même niveau qu'en Flandre, mais, évidemment, Domus Medica cumule le rôle de syndicat et le nôtre, ce qui leur permet d'avoir une autre répartition de leurs moyens. »
La Dre Aurore Girard lance un appel clair, qui repose sur des bases scientifiques et économiques : « Des médecins bien formés représentent un intérêt pour les patients : ils amènent une nette amélioration de la santé globale des patients et donc des économies pour les soins de santé : un médecin bien formé va choisir le meilleur examen, le traitement le plus pertinent... Les ministres régionaux et fédéraux doivent en avoir conscience pour l'avenir des soins de santé. »
Des profils de médecins variés
Un autre défi, selon elle, sera d'être à l'écoute de l'évolution des profils des médecins : « Des médecins plus âgés partent, des médecins plus jeunes arrivent, avec une pratique différente... Ces derniers ont tendance à avoir 2, 3, 4 activités différentes au sein de leur pratique de médecine générale. Nous devons pouvoir y répondre avec des formations adaptées en termes de contenu, de timing, d'organisation... »
La pénurie
Actuellement, la SSMG participe à une recherche (via la CCFFMG) sur la question de la pénurie, dont les résultats sont attendus prochainement. Face à cette problématique, la Dre Aurore Girard mise aussi sur le travail permanent de la SSMJ : « À la dernière assemblée générale de la SSMG, tous les moins de 40 ans y étaient passés. Il s'agit d'un espace protégé qui permet aux jeunes généralistes de se développer petit à petit. »
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