La relation soignant-soigné, rencontre de deux diversités

Entre un prestataire et un patient, c’est la rencontre d’une double diversité. Chacun des protagonistes est unique et différent, forgé par un vécu, animé d’une personnalité propre. «Cela colore la relation qui se crée entre les deux», commente le Dr Michèle Paree. La richesse que génère cette diversité sera le fil conducteur du prochain Printemps Balint.

La généraliste carolo, qui coordonne la manifestation, voit dans l’actuel brouhaha médiatique, saturé de nouvelles peu nuancées et vite consommées, un parallèle avec le thème du Printemps Balint qui se déroulera le 24 mars prochain à Bruxelles. «Dans le monde du soin, on ne prend plus forcément le temps de se poser, de réfléchir avec quoi, avec qui on travaille. Une patiente me voit pour une grippe et me demande si elle sera sur pied le lendemain. Pourquoi les gens ont-ils donc besoin d’être retapés si vite? Sans doute sous la pression de cette société de l’immédiateté. Pourtant, pour bien prendre soin, peut-on juste mettre un sparadrap sur un problème sans creuser?»

Peut-on agir sans comprendre qui est l’autre, ce qui motive un refus de soins, quelle détresse psychologique ou sociale se niche derrière une plainte…? Chaque patient, chaque prestataire, est différent, poursuit-elle. «Il n’y a pas de réponse toute faite, sortie d’un organigramme ou d’une intelligence artificielle. Toutes les facettes humaines, côté soignant et côté patient, interviennent dans la relation de soin, et entrent en résonnance avec le verdict d’un arbre décisionnel ou le diagnostic d’un robot – puisqu’ils font mieux que nous dit-on. Une grippe, ce n’est pas la prescription, pour tous et en mode automatique, d’un sirop, de repos… Il y a des choses à aborder en plus.» Le soignant prend-il le temps de s’arrêter, de s’expliquer pourquoi il s’énerve tant devant tel patient qui ne suit pas les consignes et pourquoi il manifeste plus d’empathie vis-à-vis d’un autre? «Cette rencontre entre deux diversités fait que parfois, ça se passe bien entre certains soignants et soignés, il y a enrichissement mutuel, et que parfois, entre d’autres, ça ‘pète’. Il faut intégrer la sensibilité de l’un, la sensibilité de l’autre, et en tenir compte.»

Cette diversité des personnalités sera au cœur du 15ème Printemps Balint, programmé pour le samedi 24 mars au centre gériatrique Scheutbos, à 1080 Bruxelles. L’événement s’adresse non seulement à la médecine générale mais aussi spécialisée, ainsi qu’à tout soignant. «La journée débute d’abord en grand comité, avec une sorte de groupe ‘démo’ pour introduire la démarche Balint. Puis on procède, comme à notre habitude, en petits groupes d’une dizaine de personnes, avec comme matériel de départ des situations concrètes amenées par les participants. Après quoi, on se rassemble à nouveau pour donner du feedback du travail en groupes et développer les considérations théoriques.»

Programme détaillé et infos pratiques bientôt sur www.balint.be ou ci-joint.

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