L’absence totale de concertation avec les cercles de MG dans la dynamique de réforme de la garde taraude la FAGw, leur coupole wallonne.
Bien sûr, ce sont les vacances. La vacance de gouvernements, aussi. La canicule. Mais le calme plat régnant actuellement dans la sphère de la santé n’est pas de bon augure, analyse le Dr Delrée. «Les cercles sont de plus en plus tenus à l’écart de la réflexion», rapporte le président de la FAGw. «La loi qualité, votée au printemps, évoque en matière de réorganisation de la garde des entités appelées les ‘coopérations fonctionnelles’ (*). Les arrêtés qui doivent préciser la loi, et notamment cette notion, ne sont pas là. S’ils sont en cours de discussion, c’est sans les cercles. Ceux-ci, pourtant, sont légalement mandatés pour organiser la garde.»
Ces ‘coopérations fonctionnelles’, ne s’agit-il pas des partenariats attendus entre les PMG et un service local d’urgences ? Ces acteurs ont été invités en début de législature à créer ou densifier leurs liens, et à formaliser le tout. «Peut-être, mais les termes ont souvent varié. On a parlé de réseaux, de clusters… Les expressions n’ont pas toujours été définies de la même façon. Le 1733 a été englobé, parfois, aussi… Nous n’avons jamais reçu que des explications orales du cabinet», explique Guy Delrée. Lui voit surtout dans ce flou artistique le manque de vision réelle et à long terme dans le chef des autorités.
Ce dont les confrères peuvent sûrs, poursuit le MG, c’est qu’un mot brille par son absence dans la loi qualité: le mot cercle. «Ils ont mis en place un arsenal législatif susceptible de nous tenir de plus en plus à distance de l’organisation de la garde. Je redoute un hold-up du Fédéral sur cette compétence. Et ne pas être informés ou sollicités ne fait que renforcer nos craintes.»
Sang neuf
Pour garder toute la vigilance requise face à cette situation, les cercles ne cracheraient pas sur des renforts, de la relève, ajoute-t-il encore. «C’est très important que les MG et les jeunes, particulièrement, s’investissent». Pour le président, il faut qu’ils contribuent à façonner leur métier, qu’ils s’impliquent pour défendre la conception qu’ils en ont – sans quoi ils devront subir un modèle. Le Dr Delrée ne cache pas qu’il aspire à ce que les bureaux des cercles et leur coupole se rajeunissent et se féminisent.
(*) elle stipule que le MG participera «à la permanence médicale organisée par une coopération fonctionnelle de médecins généralistes agréée», qui en fixera les modalités sur la zone concernée.