Le généraliste de demain ne travaillera plus seul (Enquête)

Les futurs médecins, interrogés lors de la MedCup, montrent un intérêt limité pour la médecine générale, préférant largement se spécialiser. Ceux qui envisagent la médecine générale ne souhaitent pas travailler seuls, favorisant les pratiques de groupe ou les maisons médicales.

Ils étaient 194 étudiants en médecine à prendre part à la dernière édition de la MedCup . Un questionnaire online leur a été soumis afin de voir quelles tendances s’esquissaient dans leurs projets de carrière : 138 y ont répondu. Près de deux tiers d’entre eux étaient des femmes. 31% des répondants étaient en 1er master, 28% en master 2 et 10% en master 3. Cependant, 7% de tous les répondants n’ont pas précisé dans quelle année ils se trouvaient.

Si l’on en croit les réponses reçues, seuls 9% pensent devenir généralistes, tandis que 20% se déclarent encore indécis.. « C’est très faible », déplore le Dr Paul De Munck (GBO). « Mais il faut tenir compte du public interrogé et du biais qu'il peut induire. Il n’est pas impossible que ceux qui pensent à une autre spécialité que la médecine générale soient aussi les plus enclins à confronter leurs connaissances à celles d’autres étudiants. » Surtout, ajoute-t-il, « cela démontre qu’il y a encore du travail à faire pour sensibiliser les futurs médecins aux atouts de la médecine générale ».

Aucun des futurs généralistes ne se prononce pour une pratique en solo : 64% se sentent attirés par les maisons médicales et les 36% restants disent qu’ils exerceront en groupe. Aucun n’envisage donc la médecine en solo. Pour Paul De Munck, « ce constat est rassurant. Cette tendance va dans le bon sens pour la médecine générale. Elle permettra un meilleur équilibre entre activité professionnelle et vie privée. » Mais savent-ils qu’il existe plusieurs types de maisons médicales ? s’interroge le Dr Jacques de Toeuf (ABSyM). Et de rappeler que dans certaines d’entre elles, le forfait va au gestionnaire, qui paie les médecins en tant que salariés, tandis que dans d’autres, les médecins sont associés entre eux.

En ce qui concerne la rémunération, précisément, 41% de l’ensemble des répondants aimeraient avoir des revenus mixtes (forfait et à l’acte). « Cela pourrait témoigner d’un certain intérêt pour le New Deal », remarque Paul De Munck.

Vient alors la question du volume de travail auquel ils consentiraient. Il est surprenant pour Paul De Munck que 14% des répondants pensent encore travailler 50 à 60 heures par semaine. Quant à la majorité de 45% qui veut bien prester 40 à 48 heures/semaine, le confrère Guy Delrée n’y croit qu’à moitié : « Je crois que cela semble encore beaucoup pour de nombreux jeunes médecins », dit-il. Il pense que la tendance est à une moindre activité et que les 35 heures par semaine que 26% des répondants envisagent correspondent plus à cette tendance. « Les jeunes n’ont plus envie de travailler des heures et des heures », renchérit Luc Herry. « Ils cherchent des activités plus rentables. Les visites à domicile, par exemple, le sont moins parce qu’elles prennent du temps et engendrent des frais. »

Quant à la représentation des pairs dans une association professionnelle, elle attirerait, selon leurs dires, 15% des répondants. « J’en serais ravi si cela se concrétisait », s’exclame Paul De Munck. « Mais à voir les difficultés que nous avons à recruter des jeunes confrères qui veulent s’engager dans la défense professionnelle, je me demande si cela a réellement autant d’attrait. Encore faudrait-il savoir ce que les jeunes entendent par là. »

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