Pratique médicale: à quoi aspirent les futurs généralistes?

Les futurs MG français lancent, en ce mois de mars, une campagne qui décortique la problématique de l’accès aux soins. Après avoir tordu le cou à des «idées reçues», ils alignent des propositions pour favoriser les installations.

Non, il n’existe pas en France de zones «sur-dotées» en médecins. Oui, des zones urbaines sont elles aussi en déficit. Oui, 87% des internes MG [nos assistants, ndlr] sondés iraient visser leur plaque en milieu rural ou semi-rural. Mais, surtout, que les politiques ne pensent pas que la régulation à l’installation - ou tout autre forme de coercition - soit efficace ou utile. On risque surtout de pousser les MG vers l’hôpital.

Tel est l’avertissement clef de la campagne que lance l’ISNAR-IMG, une intersyndicale nationale représentant les futurs généralistes. En attendant, dit-elle, que vers 2025 la profession se remplume et que le temps médical disponible croisse à nouveau, il y a des solutions.

Certaines sonnent de façon familière de ce côté de la frontière, comme prévoir des stages en médecine générale tôt dans le cursus pour faire naître des vocations, favoriser l’accès à un logement pour les étudiants qui accomplissent des stages loin des grandes villes ou, de la part des autorités locales, mener une politique active d’attractivité du territoire. Puis vient, outre le maintien des aides financières à l’installation en zones pénuriques, la piste du guichet unique. Il s’agirait d’un dispositif d’accueil et d’accompagnement du jeune professionnel, avec accès et appui à toutes les démarches administratives à entreprendre pour ouvrir son cabinet.

Par ailleurs, l’ISNAR-IMG explique avoir entamé un travail de réflexion sur le partage de compétences, pour développer ce à quoi aspirent de nombreux jeunes: l’exercice coordonné, en interprofessionnalité. Elle approuve l’idée des assistants médicaux que prévoit Emmanuel Macron pour décharger les MG. Encore faudra-t-il que leurs missions «ne soient pas définies au détriment de celles d’autres professions déjà existantes».

Il faut aussi cultiver, selon l’intersyndicale, les liens entre MG et hôpital de proximité. Pour ce faire, les médecins ont besoin des «tant attendus outils numériques, communs et interopérables», histoire fluidifier les échanges de données.

Enfin, les assistants français se prononcent, en matière de financement, pour le déploiement d’un tiers payant intégral généralisable non obligatoire. Ils plaident aussi pour un secteur de conventionnement unique [il existe un «secteur 2» avec dépassements d’honoraires, ndlr]. Ceci entrainerait une uniformité dans ce que déboursent les patients. Mais l’ISNAR-IMG met une «condition sine qua non» à cette évolution: «une revalorisation préalable des actes».

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