Le spectre d’une rupture entre les syndicats médicaux et le gouvernement plane désormais sur les concertations. Le Cartel, regroupant les organisations GBO, ASGB et MoDeS, a exprimé sa volonté de dénoncer l’accord médico-mutl conclu l’an dernier pour 2024-2025, en raison de l’incapacité de l’exécutif à garantir un budget 2025. Cette perspective, pour le Cartel, incarne l’ultime recours face à une situation jugée « intenable et irresponsable » pour les prestataires de soins et les patients.
Le blocage, survenu au Conseil général de l’INAMI le 21 octobre, a été déclenché par l’opposition de l’Open VLD et l’abstention du MR, empêchant ainsi l’approbation du budget 2025. Cette situation oblige l’INAMI à envisager le financement des soins de santé sur la base de douzièmes provisoires dès janvier, une démarche qui pourrait priver le secteur de l’indexation et de la norme de croissance, vitales pour le maintien de la qualité des soins. Une situation inédite qui n’a pas manqué de faire réagir vivement les syndicats.
Une rupture de confiance avec les décideurs
« Nous avons respecté notre part du contrat », souligne le Cartel, rappelant les économies drastiques consenties en urgence pour combler le déficit budgétaire de cette année. Parmi ces mesures, la suppression totale des phono-consultations, faute d’un accord structurel, a particulièrement marqué les professionnels. « À peine avons-nous effectué cet effort que l’incertitude budgétaire s’abat à nouveau sur nous, sans que nous ayons de garanties de la part du gouvernement. C’est une rupture de confiance inacceptable », déclare un porte-parole du Cartel.
Face à cette situation, le Cartel se dit prêt à activer la procédure de dénonciation de l’accord médico-mut, option autorisée par le texte endéans les 15 jours suivant l’échec de l’approbation budgétaire, soit jusqu’au 4 novembre prochain. Cette décision, potentiellement lourde de conséquences, marque un tournant pour les syndicats médicaux, qui redoutent un enlisement budgétaire en raison d’un gouvernement en affaires courantes, et surtout sans garanties d’indexation et de croissance.
Une ultime tentative de conciliation
Des réunions de concertation sont prévues dans les jours à venir avec les autres partenaires sociaux, afin d’explorer toute alternative à la dénonciation de l’accord. Toutefois, le Cartel se montre résolu : « Si aucune solution ne se dégage d’ici là, nous n’hésiterons pas à prendre cette mesure. »
La menace de dénonciation vise avant tout à pousser les responsables politiques à agir. Le Cartel rappelle que la sécurité juridique et tarifaire est cruciale, non seulement pour les médecins, mais aussi pour les patients qui pourraient être les premiers affectés par ces incertitudes.