Le cabinet de la ministre De Block se félicite que, sur les 14 projets pilotes soins intégrés qui avaient été approuvés par le jury fin 2017, 13 aient accepté de signer la convention et soient à présent sur les rails. Le 14ème a récemment jeté l’éponge. C’est celui conçu en Communauté germanophone. Les autorités rappellent qu’il est difficile de prédire les gains d'efficacité réels des projets. Le cabinet souligne qu’il est difficile de prédire l’impact des nouvelles interventions prévues dans les projets qui sont, par définition, pilotes.
Medi-Sphère vous rapportait il y a peu que le consortium portant le projet pilote «Gesundes Ostbelgien» avait déclaré forfait. Le cadre financier et conceptuel a changé en cours de route, affirmait-il en pointant une «erreur de raisonnement» dans l’AR sur les projets pilotes, au niveau de la formule mathématique retenue pour définir les outliers.
D’après le consortium, qui dans ses 55 partenaires comptait trois cercles de MG(*), cette définition va entraîner l’exclusion d’une trop grande partie de citoyens avec maladie(s) chronique(s) auxquelles, justement, son modèle devait bénéficier. Celui-ci portait en effet une attention particulière à l’identification des risques et à de la prévention large, avec un screening confié aux médecins traitants.
Taxé de ne pas avoir la volonté politique de sortir de l’impasse, le cabinet De Block niait: il y avait eu tentatives, avec l’Inami, de trouver une solution. Il rappelait la tenue de discussions préalables à la réglementation dans un groupe de travail «avec les mutualités, des prestataires de soins et les entités fédérées», réglementation qui avait «fait l’objet d’un large consensus». Du reste, sur les 14 projets qui avaient passé le cap de la seconde sélection, 13 avaient accepté de signer la convention.
Pourtant, les Germanophones prédisaient dans leur communiqué que d’autres consortiums seraient tôt ou tard confrontés à cette même erreur de raisonnement, d’autant plus qu’ils auraient décidé d’englober largement la population dans leur groupe cible.
Pourtant, les Germanophones prédisent que d’autres consortiums seront tôt ou tard confrontés à cette même «erreur de raisonnement», d’autant plus qu’ils auront décidé d’englober largement la population dans leur groupe cible.
Medi-Sphère a sollicité le cabinet sur ce point, lui demandant si, comme on l’affirme à l’Est de la Belgique, d’autres projets risquent d’être menacés -dans leur financement ou dans leur nature même- par cette formule; et quels avaient été, le cas échéant, les consortiums hésitant à s’engager pour cette raison. «Les projets ont reçu des données très précises afin de pouvoir estimer leurs modèles budgétaires», argumente le cabinet. «Il s'agit de projets pilotes: ils devaient donc choisir des groupes cibles bien définis, qui leur fourniraient des ressources financières.» Le cabinet rappelle avoir conseillé aux Germanophones une solution possible, à savoir «d'adapter le groupe cible de leur projet».
«Nous ne pouvons pas déterminer exactement quels seront les gains d'efficacité réels après un an de fonctionnement», ajoute encore l’équipe de la ministre. «Car le résultat sera la conséquence de l'impact réel des (nouvelles) interventions que les projets développent pour leur groupe de patients cible dans le projet.»
Medi-Sphère reviendra, dans son édition du 3 mai, sur le sujet des soins intégrés avec une interview de Gijs Van Pottelbergh, l’un des coordinateurs du projet qui démarre à Louvain: “Zorgzaam Leuven”. Il y évoque (entre autres aspects) le fait d’exclure du calcul les outliers.