Solidaris constate un manque de transparence dans les factures hospitalières

La mutualité Solidaris a annoncé vendredi les résultats d’une nouvelle analyse sur les suppléments de matériel facturés lors d’une hospitalisation. Il en ressort qu’un tiers des hôpitaux belges ne publie pas la liste de ces frais sur son site internet, en dépit de l’obligation légale. Et parmi ceux qui respectent cette exigence, 28 % facturent tout de même des produits déjà remboursés. Solidaris n’exclut pas d’éventuelles actions en justice.

Dans un premier temps, la mutualité a tenu à vérifier si les hôpitaux étaient transparents par rapport aux coûts supplémentaires facturés lors d'une hospitalisation. Les hôpitaux peuvent faire payer des suppléments pour certaines choses si celles-ci sont remises au patient. Mais ils doivent publier la liste des prix de ces produits sur leur site internet.

D’après Solidaris, 26 hôpitaux sur 92 ne respectent pas cette obligation légale. Il s’agit principalement d’hôpitaux wallons, seuls cinq d’entre eux étant situés en Flandre. « Dans certains cas, le patient est simplement renvoyé vers l’accueil, mais cela ne garantit pas un accès correct à l’information », commente Paul Callewaert, secrétaire général. « Les patients doivent pouvoir faire des choix éclairés sur base d’une information complète. »

Des factures illégitimes dans plusieurs établissements

Parmi les hôpitaux qui respectent cette obligation de transparence, 28 % continuent malgré tout à facturer du matériel qui ne devrait pas l’être, selon la mutualité. Cette situation concerne surtout des hôpitaux flamands. Le matériel en question – comme des seringues, pansements, aiguilles ou fils de suture – est déjà couvert par le financement hospitalier standard. De telles facturations vont à l’encontre de l’article 104 de la loi sur les hôpitaux. « Personne n’aime payer deux fois pour la même chose », souligne Paul Callewaert. « Pourtant cela se produit encore trop souvent. »

Des écarts de prix difficilement justifiables

Solidaris pointe également d’importantes disparités de prix entre établissements. Un coldpack peut coûter 2,82 euros dans un hôpital, contre 32,77 euros dans un autre. Pour un flacon de shampoing, les tarifs varient de 0,25 à 17,30 euros. « Ce manque d’uniformité suggère des motivations commerciales », estime Callewaert. « Or les soins de santé ne doivent pas devenir une source de profit. »

Trois recommandations concrètes

La mutualité formule trois recommandations. Elle demandera d’abord aux hôpitaux qui ne publient pas de liste de se mettre en règle, et estime que ces produits ne devraient plus être facturés tant que cette obligation n’est pas remplie. Elle appelle ensuite les établissements à corriger leurs listes pour n’y faire figurer que les produits réellement facturables. Enfin, elle invite les patients à rester vigilants : « Demandez toujours le prix, apportez éventuellement vos propres objets , et en cas de doute, faites vérifier votre facture. »

Solidaris précise qu’elle continuera à suivre ce dossier et qu’elle traitera activement les plaintes de ses affiliés.

> Découvrir l'étude ( en NL) et le liste des hôpitaux 

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