Un travailleur belge sur cinq n'a pas accès à des soins au moins une fois par an, relève une étude du groupe de recherche Brispo (VUB), citée dans L'Echo mardi. C'est notamment dû à l'impossibilité pour certains de s'absenter du travail.
Quelque 21% des travailleurs belges ne peuvent pas obtenir une consultation médicale ou un traitement nécessaire au moins une fois par an, ce qui place la Belgique au-dessus de la moyenne européenne, relève l'étude.
Le premier obstacle découle directement des pénuries dans l'offre de soins. Plus de deux tiers des travailleurs concernés ne consultent pas à cause des difficultés qu'ils rencontrent dans l'accès à un médecin ou à un traitement (files d'attente, impossibilité de décrocher un rendez-vous, éloignement géographique).
L'autre obstacle principal, c'est la possibilité que reçoivent les travailleurs de s'éloigner de leur entreprise le temps d'une consultation médicale. En effet, près d'un travailleur belge sur cinq attribue le manque de soins à la difficulté ou l'impossibilité de s'absenter du travail pour voir un médecin. Cela place la Belgique dans le top 5 des pays où le travail est un obstacle à l'accès aux soins de santé, relève Maarten Hermans, auteur de l'étude.
"Pallier la pénurie de médecins et de soignants, ce n'est pas simple, c'est clair. Par contre, établir un cadre légal s'appliquant à tout le monde de manière à éviter qu'un travailleur doivent prendre un congé, éventuellement sans solde, pour se rendre chez le médecin, ne demande pas un gros effort politique. On se focalise beaucoup sur la réintégration des malades, mais on oublie souvent la prévention", note encore M. Hermans.