Depuis le non de Glatigny au master de médecine pour l'UMons et l'UNamur , de nombreuses voix se sont élevées contre la décision de la ministre MR de l'enseignement. Une pétition "pour le développement du master en Médecine dans le Hainaut " vient d'être lancée par les Drs Jérôme Lechien et Giovanni Briganti, tous deux anciens bacheliers en médecine de l'Université de Mons.
Dans un communiqué de presse, le recteur de l'UMons, Philippe Dubois, avait qualifié la décision de la ministre de "coup de poignard dans le dos des Hainuyers", tout en déplorant que celle-ci se soit prononcée en dépit d'un avis favorable de l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES).
"Notre démarche répond à des besoins socioéconomiques objectivement démontrés, en particulier, de santé publique", soulignait l'UMons.
La Ministre prétend que, d’une part, ce Master coutera à la société et, d’autre part, ne permettra pas d’augmenter la population médicale active dans le Hainaut. "Deux arguments fallacieux qui nous poussent, nous, citoyens, patients, para-médicaux ou médecins à signer cette pétition qui sera remise au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et rendue publique dans la presse." annoncent les Drs Jérôme Lechien et Giovanni Briganti, initiateurs de la pétition.
Plusieurs arguments scientifiques, disent-ils, soutiennent le développement de ce Master en médecine dans le Hainaut :
Le MR base son argumentaire sur le nombre total de candidats à l’entrée des études de médecine qui serait comparable entre le Hainaut (2438) qui ne possède pas de master et la province de Liège (2506) qui possède le Master en médecine. A travers cette comparaison des chiffres absolus, la Ministre ne tient pas compte du nombre d’habitants desdites régions. Si on tient compte de la population desdites régions, le Hainaut compte 1.8 candidats/1000 habitants contre 2.5 pour la province de Liège. Lorsqu’on s’attarde aux statistiques du Brabant Wallon et de la région Bruxelloise qui comptent 3 facultés de médecine complètes, on obtient 2.7 candidats/1000 habitants. Ainsi, les provinces qui ont un Master en médecine ont 38% et 48 % de candidats en plus que les provinces sans ce Master.
L’impact de l’organisation du Master en médecine sur l’augmentation du nombre de médecin dans le Hainaut prend son sens quand on s’attarde aux statistiques de pénurie Hennuyère. La province du Hainaut est en pénurie de diverses spécialités en médecine, en ce compris la médecine générale. En 2020, la moyenne était de 1 médecin par 1094 habitants, le seuil critique de pénurie étant de 1 médecine pour 1111 habitants (Walstat). Il apparait ainsi que 50% des communes du Hainaut sont actuellement en pénurie de médecins généralistes. Parmi les médecins encore actifs, 3.2% ont plus de 75 ans, et 21% des généralistes abandonnent leur pratique au cours de la première moitié de leur carrière. Le remplacement de ces médecins apparait donc crucial et est étroitement lié au développement d’une formation de proximité, d’une valorisation de la médecine générale pendant la formation via des stages régionaux et via l’installation des futurs médecins généralistes dans la province où ils ont réalisé l’entièreté de leur cursus. L’impact positif du Master en médecine dans le Hainaut a d’ailleurs été souligné et recommandé par les experts de l’Agence pour l’Évaluation de la Qualité de l’Enseignement Supérieur (AEQES).
Sur le plan financier, l’obtention du Master ne sera pas couplée au développement d’un nouvel hôpital académique puisque l’hôpital Erasme sera l’hôpital de référence dans ce Master de co-diplomation avec l’ULB. Le coût lié au développement du Master en médecine (inférieur à 500.000 € sur 3 ans) est marginal (...)
Sur le plan socio-économique et sociétal, l’organisation d’un Master en médecine à Mons permettra à de nombreuses familles Hennuyères d’épargner les coûts relatifs au logement/trajets lié à la réalisation d’un Master à Bruxelles ou Liège.(...)
Enfin, la Wallonie ne compte qu’une seule Faculté de médecine complète (ULiège), et, de facto, le développement du Master en médecine à Mons ne sera pas concurrentiel avec une autre Faculté locale.
Les médecins sont invités à répondre nombreux en mentionnant bien Dr ou Pr attaché à leur nom.
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