Une recherche de la KU Leuven découvre une molécule capable d'inhiber le coronavirus

Une nouvelle recherche menée par la KU Leuven a permis une percée dans la quête d'un médicament contre les coronavirus. Les chercheurs ont identifié une molécule qui, grâce à un mécanisme jusqu'ici inconnu, peut totalement freiner la production de nouveaux coronavirus. Cette étude a été publiée mercredi dans la revue scientifique Nature.

La pandémie de Covid-19 a paralysé le monde entier il y a cinq ans. Outre les vaccins, la recherche s'est également orientée vers des médicaments capables de lutter contre l'infection. Des traitements ont depuis été développés, principalement pour des patients à haut-risque, mais ils restent confro ntés à certains défis.

C'est pourquoi les scientifiques poursuivent leurs travaux afin de mettre au point de nouveaux médicaments contre les coronavirus. L'équipe de Johan Neyts, virologue à l'Institut Rega, et celle du Centre for Drug Design and Discovery (CD3) de Louvain, dirigée par Patrick Chaltin, ont récemment accompli une avancée majeure dans ce domaine.

"Le CD3 dispose de centaines de milliers de molécules sélectionnées selon les critères requis pour de potentiels médicaments", a expliqué le professeur Neyts. "C'est un ensemble très varié de molécules. Nous en avons testé 350.000 'à l'aveugle', dans l'espoir d'en identifier certaines capables de freiner la multiplication des coronavirus."

Les chercheurs ont finalement pu identifier une molécule capable d'inhiber totalement la production de nouveaux coronavirus. Cette molécule a ensuite été optimisée et renforcée pour devenir un inhibiteur viral plus puissant.

Ce processus a abouti à la création de la molécule CIM-834. Les chercheurs ont par ailleurs analysé son mode d'action contre le virus et ils ont découvert un mécanisme totalement inédit. Bien que les différentes composantes du virus soient toujours produites, leur assemblage en une nouvelle particule virale devient impossible. Le processus menant à la formation d'un nouveau virus est ainsi interrompu.

"La molécule s'est révélée très efficace chez les animaux de laboratoire. On peut réellement parler d'une percée", s'est félicité Johan Neyts. Plusieurs années seront cependant encore nécessaires avant qu'un nouveau médicament, basé sur la molécule CIM-834, puisse être commercialisé.

Ces découvertes constituent une avancée majeure vers de nouveaux traitements contre le coronavirus, mais aussi dans le développement d'inhibiteurs contre d'autres familles de virus. "Notre stratégie démontre qu'il est possible d'identifier des 'failles' encore inconnues dans le processus de formation des virus. Cela devrait également être applicable à d'autres familles de virus présentant un potentiel épidémique ou pandémique", a précisé le virologue. "Pour chacune de ces familles virales, nous devons constituer une réserve stratégique d'inhibiteurs antiviraux afin de traiter préventivement les patients à haut risque lors d'une épidém ie, ce qui est crucial en l'absence de vaccins efficaces."

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