Le CHU Saint-Pierre inaugurait ce mercredi son unité de long séjour pour les patients tuberculeux. L’unité Derscheid, du nom du fondateur de la Ligue contre la Tuberculose, devrait accueillir ses premiers patients début octobre.
La tuberculose est un problème de santé publique majeur. Si son incidence globale reste stable et basse en Belgique, la maladie se concentre dans les grandes villes où elle touche les personnes les plus précarisées. Ces dernières années, la proportion de patients sans domicile fixe ou en grandes difficultés socio-économiques a beaucoup augmenté, atteignant 28% en 2017. Par ailleurs, des formes de tuberculoses dites multi-résistantes, nécessitant un traitement plus long et complexe, ont émergé.
Prise en charge
La prise en charge de la tuberculose implique une phase d’hospitalisation en isolement respiratoire strict, suivie d’une longue période de traitement ambulatoire. L’adhérence au traitement est primordiale pour assurer la guérison et éviter la transmission de la maladie. Pour la plupart des patients, le maintien prolongé en isolement est psychologiquement difficile. La phase ambulatoire est également une période à risque de décrochage médical.
Centre de référence tuberculose
Le CHU Saint-Pierre est reconnu comme un centre de référence pour la prise en charge de la tuberculose, en particulier les formes multi-résistantes. En collaboration avec le Service de Pneumologie, le FARES et la VRGT, ce sont chaque année entre 100 et 200 patients atteints de tuberculose qui y sont hospitalisés. Le maintien en isolement respiratoire dans un service aigu est difficile, tant pour les patients que pour le personnel soignant.
La création d’une unité de long séjour dédiée aux personnes atteintes de tuberculose est une réponse à ce problème de santé publique. Tous les patients, y compris les plus défavorisés, y bénéficient d’un traitement individualisé de qualité et de conditions de séjour plus humaines. L’unité a été conçue dans le respect des normes internationales pour les infections à transmission aérienne, tout en aménageant des espaces de vie  humanisés pour les patients.
L’Unité
Elle comporte deux étages reliés par un ascenseur propre. Au premier niveau, les chambres des patients occupent une aire totalement séparée de la zone réservée au personnel soignant. Le second niveau, dédié aux activités récréatives et psycho-éducationnelles (bibliothèque, ordinateurs, salle d’ergothérapie et de fitness, salle à manger) donne accès à une vaste terrasse.
Au-delà de la prise en charge médicale, l’ambition du centre est de mettre ces longs séjours à profit pour contribuer à la réinsertion sociale des patients. Les éducateurs présents dans l’unité les aideront à développer leurs compétences. L’unité a également pour projet de proposer des cours d’alphabétisation.
En pratique
Les demandes d’admission pourront être obtenues auprès du service social. Après accord du médecin responsable, les patients seront transférés depuis les services d’hospitalisation aiguë (CHU Saint-Pierre ou tout autre hôpital en Belgique), dès que leur état clinique est stable. L’admission sera aussi possible pour des patients dont le suivi ambulatoire s’avère difficile, malgré l’intervention du FARES ou de la VRGT en collaboration avec les médecins généralistes. Ils y séjourneront aussi longtemps qu’ils sont contagieux et/ou qu’un continuum de soins ambulatoires est impossible.

Lire aussi :

> Préoccupant : 50% d’augmentation de la tuberculose à Bruxelles !