18 novembre : Journée mondiale du cancer du pancréas  

Moins de 13 % de chances de survie à 5 ans pour ce cancer en 2021 : la Fondation contre le Cancer entend faire la différence, et finance des projets porteurs d’espoir

Aujourd’hui, plus de 87% des patients atteints d’un cancer du pancréas en meurent endéans les cinq ans. Pour mieux comprendre ce cancer et trouver des traitements prometteurs, la Fondation contre le Cancer finance les meilleures équipes de recherche. Deux de ces équipes contribuent à d’importantes avancées porteuses d’espoir.

Encore beaucoup d’inconnues autour de ce cancer au mauvais pronostic

On estime que le cancer du pancréas fera partie du top 3 des cancers les plus meurtriers en Belgique d’ici 2030. Son incidence ne fait qu’augmenter : plus de 2000 nouveaux cas par an. Très résistant et très difficile à détecter avant le stade – avancé – des métastases, il compte parmi les cancers pour lesquels le chemin est encore long pour transformer l’espoir en victoire.

Les causes de ce cancer sont encore trop peu identifiées. 

Et il n’y a actuellement pas de méthode permettant un dépistage précoce systématique de ce cancer. Enfin, les signes cliniques ne sont pas spécifiques : fatigue, troubles digestifs, diabète… Le diagnostic est donc souvent tardif. 

En ce qui concerne les traitements, il y a encore beaucoup de chemin à faire :  moins de 13% des personnes atteintes d’un cancer du pancréas sont encore en vie cinq ans après le diagnostic. Plusieurs traitements efficaces pour d’autres cancers (par ex. l’immunothérapie) ont été testés mais jusqu’à présent sans réelle efficacité.

C’est donc un cancer difficile à diagnostiquer et à traiter. Mais on découvre progressivement des voies pouvant conduire vers de nouvelles pistes de traitement. 

Des équipes de recherches financées par la Fondation contre le Cancer avancent des pistes prometteuses

La recherche sur le cancer du pancréas est un domaine où il y a un grand besoin de nouvelles découvertes. Au cours de ces cinq dernières années, la Fondation contre le Cancer a financé 8 projets de recherche dans ce domaine, pour un total de 1.934.351€. Elle soutient ainsi les meilleures équipes de recherche fondamentale et clinique, tant au nord qu’au sud du pays.

Deux d’entre elles ont récemment annoncé des résultats prometteurs.

D’une part, celle du Professeur Patrick Jacquemin, Dr en Sciences Biochimiques, Maître de Recherche du FNRS, Professeur et chercheur à l'Institut de Duve de l'UCLouvain qui s’intéresse à « un "serial killer", l'oncogène ‘KRAS’. Les différentes particularités de cet oncogène font qu'il tient un rôle central dans le cancer du pancréas, mais également dans de nombreux autres types de cancers.

«20% des cancers, quelles que soient leurs origines, ont une mutation de KRAS. Pour le cancer du pancréas, ce taux grimpe à 95%. Par ailleurs, KRAS est un des premiers oncogènes qui a déjà été découvert, dans les années 80. Et pourtant, à l'heure actuelle, nous n'arrivons toujours pas à cibler KRAS par des traitements spécifiques. Si on disposait d'un médicament capable de bloquer l'activité de KRAS, nous pourrions beaucoup mieux soigner les cancers du pancréas »

D’autre part, l’équipe de chercheurs de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), de l'UZ Brussel et de scientifiques belges et étrangers, dirigée par le Professeur Ilse Rooman de la VUB, a découvert, dans le pancréas de personnes en bonne santé, une cellule qui ressemble fortement aux cellules responsables des cancers du pancréas les plus agressifs

. « Ces cellules sont plus abondantes chez les patients souffrant d'une inflammation chronique du pancréas, un facteur qui augmente les risques de cancer. Cette cellule pourrait être à l'origine d'un sous-type spécifique de cancer du pancréas, ou du moins nous apprendre comment ce sous-type se développe. Si cela se confirme, il pourrait s’agir d’une connaissance indispensable pour une meilleure détection et un meilleur traitement »

Comme le souligne le Pr Jacquemin, « les financements de la Fondation contre le Cancer permettent d’avoir de l’ambition. Les montants importants permettent de financer à la fois le chercheur qui va se consacrer au projet et le matériel indispensable pour qu’il puisse travailler. C'est cette combinaison qui fait la différence. De plus, le financement octroyé l'est pour une période allant jusqu'à 4 ans. Cela nous permet de développer des projets ambitieux qui, quand ils fonctionnent, donnent les résultats les plus importants »

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