Vers une kinésithérapie sans prescription médicale ? (Etude)

Il est dans l’intérêt des patients de rendre la kinésithérapie librement accessible dans notre pays, sans prescription préalable d'un médecin généraliste. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude menée par la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Des exemples internationaux mettent en avant les avantages de cette approche.

« En Belgique, la kinésithérapie est actuellement accessible uniquement sur prescription d’un généraliste ou d’un spécialiste. Cela diffère de nombreux autres pays, comme les Pays-Bas », explique Erik Cattrysse, professeur en anatomie musculosquelettique à la VUB et responsable du groupe de recherche en anatomie expérimentale (EXAN).

Le Pr Cattrysse a analysé des données provenant de pays où la kinésithérapie est directement accessible. Résultat : aucune incidence négative sur la qualité des soins n’a été observée. « Au contraire, les patients accèdent plus rapidement aux soins, sans que cela n'entraîne des coûts supplémentaires ou une surutilisation de la kinésithérapie », précise-t-il. Selon l’étude, les patients dans ces pays se disent également plus satisfaits de leur traitement. Cette approche permet en outre de réduire la charge de travail des généralistes.

La question de rendre la kinésithérapie librement accessible fait débat en Belgique depuis un certain temps. Dès 2015, le Conseil fédéral de la kinésithérapie avait plaidé dans un rapport adressé à l'ancienne ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD), en faveur d’un assouplissement des règles. Le ministre sortant de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a investi 132 millions d'euros dans le secteur début 2023, mais l'abolition de la prescription n'a pas été envisagée.

Les opposants à cette mesure soulignent les coûts potentiels. Mais selon Cattrysse, les patients utiliseraient les soins de manière responsable : la surconsommation ne serait pas un problème. « De plus, nos thérapeutes sont bien formés ; ils orientent les patients vers un médecin si nécessaire. Ils ne se marchent pas sur les pieds », conclut-il.

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