Les ASBL Aidants Proches Bruxelles et Wallonie profitent jeudi de l'approche de la journée consacrée aux aidants le 21 juin, pour faire le point sur les difficultés rencontrées par ces personnes qui accompagnent un proche en déficit ou en perte d'autonomie. Un constat : la crise du coronavirus fut particulièrement difficile à supporter. D'après une enquête en ligne coréalisée en été 2020 par les deux ASBL et le centre de recherche 360° care and well-being de la haute-école HOGENT, deux tiers des aidants ont vécu l'accompagnement de leur proche comme plus lourd qu'avant la crise.
"À la suite du premier confinement, qui s'est révélé être ex trêmement dur pour les aidants proches, il nous semblait indispensable de faire un bilan, d'avoir une vue globale sur la situation, afin de pouvoir tirer des leçons et d'établir des recommandations pour pouvoir mieux les soutenir", explique Céline Feuillat chargée de projets à l'ASBL.
Près de 400 aidants proches francophones ont ainsi été sondés à l'été 2020, et les résultats interpellent. Selon l'étude, deux tiers des aidants ont vécu l'accompagnement de leur proche comme plus lourd qu'avant la crise. Pour une personne interrogée sur trois, c'est leur propre santé qui s'est dégradée, avec notamment une augmentation de la fragilité psychologique. L'éloignement physique avec le proche a été vécu très difficilement, notamment lorsque les portes des institutions (hôpitaux, maisons de repos, hébergement pour personnes handicapées) se sont brutalement fermées. Et à l'inverse, d'autres aidants se sont retrouvés seuls, 24h/24 avec leur proche, devant consacrer plus de temps à les aider notamment en raison de l'interruption importante des aides et des soins professionnels à domicile. Enfin, 60% d'entre eux déclarent avoir besoin de plus de soutien émotionnel, 52 % de plus d'aides pratiques, et 30% de davantage d'informations et de conseils.
En partageant ces constats, les ASBL Aidants Proches espèrent pouvoir mieux préparer l'avenir et élargir la vision de la population et des politiques sur le soutien à la dépendance, pour ne plus que ces aides soient invisibilisées.
Selon un rapport publié par Sciensano en 2018, 1.400.000 Belges, soit plus de 12% de la population, sont aidants proches.
