Le GBO est ulcéré de voir qu’une « sortie médiatique unilatérale » de l’ABSyM a conduit à la fixation d’un forfait horaire de 80 € pour le dépistage en centres de testing. Lui-même, au diapason du Collège, négociait 120 € pour les MG. D’où son coup de gueule du jour. Mais il tend la main pour la suite. Car la profession ne gagnera rien, au sortir de la crise, à trop montrer de divisions.
Un protocole d’accord conclu la semaine passée entre le Fédéral et les entités fédérées précise le financement des centres de tri et de prélèvement covid-19. Il prévoit une indemnité de 80,34 €/heure pour les « médecins frotteurs ». Le GBO avait visé plus haut, plaidant les 120 €.
« Il est légitime », justifie Jean-Noël Godin, son directeur, « que la rétribution des MG qui officient dans ces structures où se concentrent les cas probables de covid-19 reflète bien le risque majoré qu’ils prennent. D’autant que depuis des semaines, peu ont eu une activité normale et beaucoup une perte de revenus. Bref, en phase avec le Collège et des présidents de cercles, le GBO défendait un forfait plus substantiel. »
D’où sa stupeur devant la communication de l’ABSyM à la grande presse [le 12 mai, ndlr], poursuit Jean-Noël Godin. Elle y expliquait avoir réclamé à Jo De Cock une série de majorations au bénéfice des médecins dans le cadre du covid-19, dont un forfait de 80 €/h pour les frottis. « Nous avons été surpris par le fond - les cabinets et administrations allaient bien sûr sauter sur ce montant inférieur qui leur était cité - et par la forme. Quoique… ce n’est pas la première fois, hélas, qu’on voit l’ABSyM ne pas faire bloc avec le Collège à la faveur de déclarations de presse intempestives… »
Pour le GBO, cet incident est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Son directeur le dit avec insistance : il ne veut pas de guerre avec l’ABSyM. « Assurément, c’est une structure plus compliquée que la nôtre. Ses trois chambres du sud du pays sont membres statutaires du Collège, mais composées majoritairement de spécialistes. Ce n’est pas une critique, juste un constat. » Mais le problème, c’est quand jouer cavalier seul contribue à affaiblir les positions concertées des MG, à exposer aux décideurs.
« Le GBO ne cherche pas la confrontation. Nous voyons cet incident comme une opportunité de mettre les choses à plat avec l’ABSyM et mieux éclaircir l’organisation interne du Collège, une fois le gros de la crise passé. Bien sûr, eux et nous avons des priorités qui ne sont pas superposables. Mais il est regrettable de déforcer l’action collective menée en faveur des MG. »
En attendant, Jean-Noël Godin le répète aux membres du GBO : oui, leur syndicat est plus discret mais tout à fait actif, voire en surrégime, depuis le début de la crise. « Bien sûr, que nous défendons leurs intérêts ! Nous sommes de toutes les réunions - avec le Fédéral, l’Inami, le SPF, les cabinets Morreale et Maron… Ces tractations sont peu médiatisées. Toutes les composantes du Collège ont leur spécificité, qu’elles ne gomment pas en œuvrant en son sein, et leur raison d’être. Pour le moment, toutefois, elles s’effacent dans les médias derrière son président [Thomas Orban, ndlr] dans l’intérêt d’un positionnement clair. Au GBO, on joue le jeu. »
Quand, à l’issue de la crise, reviendra le temps des négociations politiques, « inévitablement le thème de la santé ressurgira, avec cette tension entre régionalisation accrue et refédéralisation. La médecine générale francophone aura tout intérêt à se positionner de la façon la plus univoque possible. »
Derniers commentaires
Soraya PEETERS-NASRI
26 mai 2020Dans la majorité des cas ce sont les infirmiers et les infirmières qui font les frottis, nous sommes payés 11.33€ de l'heure, alors arretez vos conneries, et donner la moitié de votre remunerations à ceux qui vous assiste.