Les syndicats allemands tirent la sonnette d'alarme sur la montée des agressions à l'encontre des médecins et du personnel soignant, alors que la situation due au coronavirus devient de plus en plus tendue dans le pays.

"Les médecins font état d'hostilité et de menaces de plus en plus fréquemment dans le cadre de la pandémie", a ainsi déploré vendredi Susanne Johna, présidente du syndicat de médecins Marburger Bund, au groupe de médias Funke.

Les défenseurs de la vaccination font souvent l'objet de menaces directes, a-t-elle ajouté.

L'Office fédéral de la police criminelle (BKA) d'Allemagne a récemment déclaré qu'il considérait les opposants à la vaccination ou les négateurs du coronavirus comme un "risque pertinent" lorsqu'il s'agit d'attaques contre des centres de vaccination ou des cabinets médicaux.

Le personnel médical "risque d'être exposé au minimum à l'hostilité verbale et au maximum à des infractions pénales" telles que des lésions corporelles, a ajouté le BKA dans une déclaration au journal Frankfurter Allgemeine.

D'après Susanne Johna, la fréquence et la gravité de la violence verbale ont particulièrement augmenté. Elle dit avoir elle-même reçu de nombreux messages de menaces. "Je suis obligée de bloquer des personnes sur mes comptes Twitter et Facebook pratiquement tous les jours".

Les représentants syndicaux du personnel infirmier se font l'écho de ces inquiétudes.

"Nous remarquons que les patients agissent de manière plus agressive et indignée que ce que nous avons vu auparavant", a constaté Grit Genster, experte pour le secteur des soins de santé au sein du syndicat Verdi.

Selon son expérience, c'était particulièrement le cas lors de l'application de mesures d'hygiène liées au coronavirus, telles que l'isolement, les restrictions de contact, le port obligatoire d'un masque ou les tests PCR.

Cela peut souvent conduire à des conflits non seulement entre les infirmières et les patients, mais aussi avec les proches des patients, a-t-elle ajouté.