Ces publications sur les réseaux sociaux posent de plus en plus de problèmes aux infirmières et aux médecins. Certains hôpitaux ont décidé de faire signer un document interdisant de diffuser des clichés ou des vidéos pris au sein de l'hôpital.
Les membres du personnel hospitalier constatent une hausse de l'utilisation des smartphones dans les hôpitaux, et principalement dans les services d'urgences. Certains patients cherchent à établir ou à vérifier leur diagnostic sur les moteurs de recherche, et, d'autres prennent des photos de leurs blessures pour les partager sur les réseaux sociaux ou en parler avec des amis ou des membres de leur famille.
A la Chambre, le député Jean-Jacques Flahaux s'en inquiète. « Il n'est pas rare que sur ces images apparaissent des médecins, des infirmiers, d'autres membres du personnel ou encore des patients. En plus de ne pas respecter la protection de la vie privée, le secret médical peut également être compromis. »
Face à cette situation, les hôpitaux sont bien démunis. « Lorsqu'un patient est trouvé en train de filmer ou de photographier autre chose que lui-même, une remarque lui est faite. Certains hôpitaux ont décidé d'aller plus loin en faisant signer un document interdisant de diffuser des clichés ou des vidéos pris au sein de l'hôpital. » ajoute le député. C'est notamment le cas à l'AZ Jan Portaels, au CHU Brugmann ou encore chez Vivalia.
Le patient filmé peut porté plainte aussi
Philippe De Backer, secrétaire d'État à la Protection de la vie privée est conscient de cette situation. Il rappelle qu'une photo ou une des images vidéo peuvent constituer une donnée à caractère personnel au sens de l'article 4.1 et 4.2 du Règlement général européen sur la protection des personnes physiques (RGPD). « Les principes sont directement applicables et la personne qui s'estime lésée, telle que le médecin ou un autre patient qui apparaît sur ces images, a le droit d'adresser une plainte auprès de l'Autorité de protection des données. Le non-respect de ces principes est également sanctionné administrativement et pénalement. »
Pour lui, le cadre législatif est clair et ne doit pas être adapté mais en revanche,il mériterait d'être mieux connu du grand public. « C'est une très bonne chose que les hôpitaux sensibilisent ses patients en les informant qu'il existe des règles afin d'éviter que la vie privée d'autrui soit menacée. » conclut le secrétaire d’État.